Pourquoi “Je suis 17 novembre”

 

Cette journée du 17 novembre baptisée « Journée des gilets jaunes » fait débat chez les Pêcheurs de perles macronesques. Les avis sont partagés, voici un retour au 1er point de vue rappelé plus bas :

 

Oui cher collègue Pêcheur (de perles macronesques), au XXIème siècle, les réseaux sociaux remplacent tracts et affiches. C’est plus écologique -si si-, c’est moins onéreux. Et la propagation a un effet plus significatif car elle est rapidement élargie et efficace.

Nul besoin d’étiquette particulière ni d’avoir une position politique précise pour être acteur afin de déclencher, enfin, une vague de protestations, de contestations, de « y en a marre de Macron » dans le pays entier.

Avez-vous besoin de connaître l’auteur des recherches qui ont permis l’existence de tel médicament avant de consentir suivre sa prescription ? Même en ce XXIème siècle, qui se soucie du nom du labo qui produit ce même médicament ?

Alors que Georgette ait pu être influencée par Annabelle et Huguette plus le grain de sel de Lilian, qu’importe ? N’est-il pas admissible d’entendre que la grogne, justifiée et construite peu à peu depuis 1 an ½, ait pu éclore et se généraliser ?

 À quoi sert-il de regretter que nombre de « faits d’absurdité délétère de ce gouvernement de fantoches » n’ait pas soulevé de mouvements de masses relatifs à la hauteur des ignominies, horreurs, absurdités et autres turpitudes des macroniens ? Et des macronistes. Doit-on attendre que surgissent des « macronlâtres » et des « macroneux » ? 

 

Pour suivre un mouvement qui proteste contre des mesures avec lesquelles vous êtes en désaccord, même si d’autres à votre humble avis le justifient davantage, allez-vous partir en quête des opinions politiques des autres manifestants pour décider si vous en êtes ou non ? Et ceux qui n’adhèrent à aucun parti, vous les acceptez ? Que cette Maman ait voté FN précédemment, cela modifie son vécu et ses difficultés pécuniaires actuelles ? On se souciera de tenter de convaincre, de convertir, à la veille des élections européennes. Là, la priorité : qu’une force, un rapport de forces se dresse contre le gouvernement actuel et ses budgétisations qui coûtent davantage aux citoyens lambda parce qu’elles ont favorisé, ô combien, les très riches.

Ce mouvement, quel qu’en soit l’élément de base, signifie la colère DU PEUPLE.

La 1ère réponse en notre faveur n’est-elle pas la crainte qu’a Macron de l’ampleur qu’elle prendra ? Pour preuves les ridicules gesticulations… macronailles et macronardes –oui on peut varier les suffixes, le sens rejoint toujours le ridicule !- : d’abord les menaces pour dissuader (comme si Castaner pouvait nous effrayer !) ; puis les soi-disant dispositions avantageuses applaudies en cœur par les marcheurs (morts, décérébrés, intéressés ? ! ?), telle une prime de 4 000 € pour qui changera de voiture (ah c’est très écologique, comme mesure ça, et bien sûr réservé à ceux qui peuvent s’offrir un véhicule minimum 5 fois plus cher).

Non le 17 novembre n’est pas une manifestation d’extrême droite, même si des marionnettistes ont voulu le faire croire. Il s’agit d’une auto-organisation populaire. Les raisons de se révolter sont multiples, et quel qu’en soit l’élément déclencheur, c’est la révolte que nous souhaitons, dès à présent. Donnons du poids à cette mobilisation, cessons les mots pour commenter de son sens, de son retard, du chacun pour soi souvent regrettable. Un mouvement commun est là entamé, soutenons-le.

Très cher collègue Pêcheur, vous empruntez quelque peu la voie sociologique. Peut-être s’agit-il de « Raisons pratiques sur la théorie de l’action » écrit par Bourdieu en 1994 ?

Le défaitisme, voire « défaitmisme » dont vous faites preuve me chagrine. Je répondrai que dans une situation de désarroi et d’hébétude quasi générale, la réhabilitation de l’optimisme, voire de l’utopie, ne devient-elle pas une exigence ? (voir M. Riot-Sarcey, L’actualité de l’utopie, 1997).

Ainsi, plutôt que d’être celle « du meilleur des mondes où seraient réalisées harmonie, communauté et liberté, elle serait au contraire celle d’un monde meilleur sans pour autant qu’y soient abolis les conflits, les douleurs et les tragédies inhérentes à l’existence humaine » (E. Morin, 1997). Et si nous laissions place à « l’anticipation qui peut susciter les potentiels de l’action humaine » ? (J. Rancière, Sens et usage de l’utopie).

Dans le même ordre d’idées, l’utopie est définie comme « une tentative pour clarifier les alternatives historiques qui s’offrent à nous dans les faits » (I. Wallerstein, 1995), rendant ainsi l’impossible possible. Il s’agit là de l’idée déjà défendue par Weber qui considère « parfaitement exact de dire, et l’expérience historique le confirme, que l’on n’aurait jamais pu atteindre le possible si dans le monde on ne s’était pas toujours et sans cesse attaqué à l’impossible ». (M. Weber, Le savant et le politique, 1959).

Voici qui me convient bien comme pré-conclusion. Et place aux batailles –aucune inquiétude au niveau des négociations, la principale opposition au gouvernement actuel est force de propositions sensées, correspondant au XXIème siècle-, et vive la révolte, et actions dès le 17 novembre 2018 !

 

1er point de vue exprimé :