« Il y a dans cette société une majorité de femmes. Il y en a qui sont, pour beaucoup, illettrées. »
« Vous n’allez pas me faire peur avec votre tee-shirt, la meilleure façon de se payer un costard c’est de travailler. » (E. Macron)
Qu’en dire M. Macron ? Nous avons extrait ces deux perles qui, selon nous, rendent assez bien compte de qui vous êtes.
Faut-il être fat et arrogant pour tenir de tels propos. De quels droits vous permettez-vous de vous adresser ainsi à des femmes qui ont travaillé dur toute leur vie pour des salaires souvent indignes ?
Pour déterminer leur « illettrisme » M. Macron, on imagine que vous êtes arrivé chez Gad et que vous avez mis derrière un pupitre toutes ces ouvrières à qui vous avez dicté une page. Au terme de l’exercice vous avez alors corrigé lesdites dictées et vous avez demandé de rédiger une analyse logique et grammaticale. Vous avez alors fait une moyenne des deux exercices et vous en avez conclu que ces femmes étaient illettrées. Le maître d’école était ce jour-là en déplacement chez Gad.
Macron, ces femmes que vous jugez « illettrées », vous auriez été bien inspiré de les écouter. Vous auriez entendu la voix de la vie, la grande intelligence avec laquelle elles vous auraient raconté leur parcours et leur quotidien. Mais non, M. Macron ne peut pas entendre cela, M. Macron du haut de sa superbe juge et méprise. Quand on travaille dans un abattoir 8 à 10 heures par jour M. Macron, on n’a pas toujours le loisir de lire. Est-ce pour autant qu’on est illettré ? Ces femmes et ces hommes que vous méprisez M. Macron connaissent le prix des mots contrairement à ce que vous semblez croire. Ils savent dire leur peine et leur fierté d’être encore debout malgré les mauvais traitements de votre politique.
Alors M. Macron, puisque vous jugez ces femmes « illettrées », nous allons vous soumettre une pensée d’un lettré :
« … C’est le fait que, à un moment donné, ne parlant pas la même langue et ayant cette part d’inconnu et d’irréductible différence, nous décidons de faire ensemble, alors que nous aurions dû nous séparer. Je revendique cette part d’intraduisible, d’irréductible différence, parce que je veux imaginer Sisyphe heureux. »
Nous l’avons lue et relue, nous l’avons contextualisée et nous n’y avons pas compris grand-chose. Pourquoi ? Parce qu’il n’y a rien à comprendre M. Macron dans ce galimatias prétentieux. C’est simplement d’une vacuité totale. Ah oui M. Macron, cet amphigouri est de votre fait. Nous l’avons péché dans votre discours à la Sorbonne.
Nous avons décidé, pour ce fait d’arme littéraire de vous décerner le titre de « Sganarelle de la philosophie ». Gageons, M. Macron, que les « illettrées » de Gad en rient encore.
Quant au « costard » M. Macron, il n’est que le déguisement de la classe à laquelle vous appartenez. Il ne répond qu’à un code social auquel on doit adhérer quand on est de votre petit monde. Vous avez les mêmes « costards » que M. Fillon, sans doute la même Rolex que M. Sarkozy. Oui nous savons que vous êtes du même monde.
Nous avons eu à nous rendre à Bercy, le cloaque dans lequel vous avez fomenté votre ascension. Nous y sommes allés pour défendre un projet de Recherche et Développement financé par les impôts des citoyens. Nous y avons découvert un univers d’une tristesse infinie. L’uniformité de l’habillement y est semblable au « costard » auquel vous faites référence, triste, laid, sans imagination, à l’image de la plupart des fonctionnaires auxquels nous avons eu affaire. Nous ajouterons que certains n’étaient pas au niveau de la tâche qui leur était dévolue, bien qu’affublés du « costard ». Alors M. Macron, laissez-nous choisir le mode vestimentaire qui nous convient, bigarré, joyeux, créatif et gardez si vous le souhaitez les « costards » à votre image.
« Avez-vous jamais fait attention à la façon dont les orgueilleux se conduisent vis-à-vis d’autrui ? Avez-vous remarqué avec quel dédain ils vous écoutent, avec quelle arrogance ils ne vous répondent que par un sourire moqueur, ou par quelque propos insultant ? On rougit, pour eux, de leur impudente grossièreté : eux seuls n’en rougissent pas, et s’ils n’excitent pas beaucoup d’indignation, ce qui arrive le plus ordinairement, ils font au moins pitié. »
Cette petite réflexion M. Macron est celle de Jean-Jacques Rousseau et nous vous la dédions aujourd’hui. À propos elle est tirée d’un ouvrage dont vous auriez de nombreuses raisons de vous imprégner puisqu’il s’agit de « Pensées d’un esprit droit ».
Il vous reste un immense chemin à parcourir avant d’être au niveau des « illettrées » de Gad ou de celles et ceux qui portent des tee-shirts.