Les mois se suivent et la désolation de ce gouvernement mortifère ne fait que s’accentuer. M. Macron est au pouvoir avec son équipe depuis maintenant plus d’une année, la matière est conséquente pour poser un jugement de fond.
De quoi Macron est-il le symptôme ? Celui d’un opportunisme révélateur de l’époque dans laquelle il s’inscrit et qu’il espère marquer de son empreinte. Il a été élu sous le leitmotiv « ni de droite ni de gauche » atténué par un délicat « et de droite et de gauche ». Nous ne reviendrons pas ici sur les contradictions permanentes du Jupiter élyséen. Nous savons désormais que la rigueur intellectuelle n’est pas la marque de fabrique de M. Macron.
Dans sa première version du « ni, ni » il entendait transcender les clivages de l’« ancien monde » pour apporter sa solution à la complexité d’un « nouveau monde ». On sait aujourd’hui que les fascismes européens se réclament du même « ni, ni ». Ce sera la transition macronienne vers le « et, et » et son fameux « en même temps » sur lequel nous nous sommes déjà exprimés. En fait, le but caché de M. Macron, c’est d’a-politiser le débat au profit d’une « start-up nation » en noyant la volonté démocratique, le progrès citoyen, et tous les idéaux dans une fumisterie économique qui ne profite qu’au capital installé.
C’est au nom d’un « progrès » performatif que M. Macron mène au pas de charge les réformes menant notre pays dans l’ombre glacée des ruines du futur. L’apolitisme de M. Macron au profit du sacre de l’entreprise tend à individualiser chaque citoyen comme moteur de production et de richesses. L’individu devient un « capital humain susceptible de se financiariser ». « Ceux qui ne sont rien » pour reprendre ses propos sont celles et ceux qui ne sont pas dans la logique macronesque du tout économique. Matrice sociale, l’économie et ses indicateurs deviennent l’alpha et l’oméga de sa vision du monde qu’il veut nous imposer. L’individu dans l’univers macronesque devient un atome entrepreneurial autogéré, ouvert à la compétition sur le marché et briguant le poste envié de « premier de cordée ». Macron n’impose plus l’exploitation de l’homme par l’homme il impose l’auto-exploitation, dédouanant de fait moralement les tenants et capteurs du capital de cette tâche ingrate. En ce sens il tire son inspiration des 10 lois pour gouverner de Noam Chomsky. Dans le monde de M. Macron les individus deviennent complices de leur propre aliénation. M. Macron comme tous les artisans de la transition entre la démocratie libérale en putréfaction et une nouvelle organisation totalitaire née d’une démocratie fantoche entend soumettre les individus à sa croyance et fabriquer l’opinion dans un creuset postmoderniste.
Très amateur (plus que professionnel) des nouvelles technologies, le philosophe non moins amateur a compris l’importance politique des technologies numériques. Il entend gérer le peuple par des algorithmes comme se gère aujourd’hui la finance internationale. Intégrer cette « composante » humaine dans une vision holistique économique et financière, tel est le but de ce Jupiter aux desseins démoniaques. Macron entend fabriquer l’opinion à la fois par des violences jamais égalées et par une exclusion du reste des citoyens qui n’adhèrent pas à la startup nation ; les illettrées, les gaulois réfractaires au changement, ceux qui ne sont rien, les cyniques et ceux qui ne traversent pas la rue. Certains, dans cette fabrique de l’opinion finissent par se soumettre à cette doxa dominante afin de ne pas passer pour des « réfractaires » ; des défenseurs d’un monde oublié. La stratégie de Macron est de faire croire et surtout ne pas douter. On n’est pas loin de la soumission à l’autorité décrite par Stanley Milgram, mais une soumission librement consentie afin de se rendre complice de son aliénation, aliénation destructrice de ses intérêts fondamentaux. Et puis il est tellement plus confortable de marcher avec le troupeau et de tenir les éléments de langage dictés par cette novlangue vide de sens mais dominatrice. Le conformisme est le moteur intellectuel le plus radical pour embrasser les illusions auxquelles M. Macron et son troupeau de marcheurs soumis voudraient nous voir asservis. Macron se veut en rupture avec l’« ancien monde », il ne fait que reproduire à l’envi des méthodes vieilles comme le monde quand il s’est agi de mettre les populations sous tutelle totalitaire.
Supporterons-nous encore longtemps ces dérives totalitaires, cette pensée éculée ? Accepterons-nous encore longtemps le traitement indigne de ce philosophe auto-proclamé pour « son peuple » ?
Quel monde souhaitons-nous ? Nous pensons que les enjeux du futur ne se situent pas dans les paradigmes macronesques, alors le temps est venu où nous devons dire « non », le temps où nous sommes dans l’obligation impérieuse de renouer avec notre culture que M. Macron semble vouloir ignorer, avec notre histoire que M. Macron maltraite.
Les urgences sont à notre porte et M. Macron est un pompier pyromane de la pire espèce qu’il est urgent de démissionner, de destituer, de détrôner.
Accepterez-vous encore 4 longues années de destruction de notre système social ?
Cautionnerez-vous cet état destructeur et non plus protecteur ?