23 – 5 – 1

23 – 5 – 1

 

Ce ne sont pas des chiffres d’un trio gagnant, ni même le tiercé dans l’ordre, mais le décompte lugubre des violences de la police macronesque.

23 éborgnés, 5 mains arrachées et 1 mort.

Voilà un demi-siècle qu’on n’avait pas assisté à un tel débordement de violence devant un mouvement social. Mais l’affaire ne s’arrête pas là. Le 24 mars la ministre de la prétendue justice, l’inénarrable Belloubet elle-même engluée dans une affaire de dissimulation de patrimoine, déclarait que les manifestations des GJ avait engendré 2000 condamnations dont 40% à de la prison ferme.

Acte XVIII des manifestations, Macron décide de mobiliser l’armée. Une telle décision ne s’était pas produite depuis 1947 lors des grandes répressions contre les mouvements de contestations sociales. Les militaires eux-mêmes sont désarçonnés par une telle décision, arguant qu’ils ne sont pas préparés à ces situations et surtout que leur fonction est de répondre à une attaque ennemie mettant en danger le territoire et la population. Or on leur demande donc de considérer la population comme un ennemi. On voudrait juste poser une question simple ici : comment appelle-t-on un gouvernement qui mobilise sa force militaire contre sa population ?

Après les violences du 16 mars, le préfet de police de Paris M. Delpuech est limogé et remplacé par le sinistre Lallemand. Ce nazillon sans âme connu pour ses positions sans nuances a été clairement chapitré par Castaner, le suppositoire de Macron décodeur en chef de la pensée complexe du Jupiter de la verticalité.

« Votre modèle est Georges Clémenceau. La main de Clémenceau n’a jamais tremblé quand il s’agissait de se battre pour la France, la vôtre ne devra pas trembler non plus devant les réformes que vous devrez mener. »

Hors contexte, et en ignorant la référence historique on pourrait dire « c’est beau comme du Rimbaud ». Sauf que c’est bien Clémenceau qui a fait écraser dans le sang la grève des charbonnages en 1906 suite à la catastrophe de Courrières.

Voilà donc la réalité de ce pouvoir à l’autoritarisme jacobin aveuglé.

L’autre réalité ce sont les mots du gouvernement et des journalistes acteurs de l’éditocratie qui a participé au sacre de cet enfant dégénéré de la République agonisante. Les mouvements sociaux sont désormais qualifiés de « factieux », les manifestants sont des « casseurs », « venus pour tuer ». Ces propos ont avant tout pour fonction non pas de caractériser objectivement des faits mais de disqualifier auprès du ventre mou de l’opinion les mouvements sociaux en réaction à la politique de cet Ubu philosophe ridicule. Cette outrance verbale donnera lieu à une loi de terrible augure : « loi anti casseur » qui autorise désormais la répression préventive. Elle pourra être utilisée de manière totalement arbitraire et sa formulation est d’ailleurs si générale qu’elle pourra s’appliquer à toute manifestation qui troublerait l’ordre public. On vous laisse juges de l’usage qui pourra en être réalisé.

Imaginons du théâtre de rue ridiculisant le Jupiter désaxé comme aurait pu le faire un Molière. La réponse sera simple et immédiate : trouble à l’ordre public. Rassemblement d’un meeting d’opposition au Créon aliéné, loi anti-casseur, tribune publique sur les dérives fascisantes du pied nickelé élyséen : loi anti-casseur.

Nous avons déjà un ministère de la culture ectoplasmique, il est à craindre que les manifestations artistiques tombent à terme sous le coup de la loi anti-casseur. Pendant ce temps là les crétins médiatiques continuent leur œuvre d’abrutissement du public. Hanouna, abruti baveux, insulte Juan Branco en direct sur un plateau télévisuel en le traitant de « raciste anti-réussite » (Quid ?). Schiappa, archétype de ce que la macronie a engendré de plus débile, se répand en propos d’une ineffable sottise qui font les gorges chaudes des réseaux sociaux.

A propos de réseaux sociaux, notre webmaster particulièrement active contre cette macronie pourrissante s’est vue interdire de poster sur Facebook. Elle n’est pas encore tombée sous le coup de la loi anti-casseur, mais gageons que ce sera l’étape suivante.

Cette situation est bien au-delà d’inquiétante, elle est d’une gravité sans précédent. Alors nous vous engageons à réagir face à ces dérives pour préserver ce que nous avons de plus cher en commun : notre liberté.

31/03/19