Vous avez dit « inégalités » ? Les faits !

Il est toujours bon de rappeler à intervalles réguliers le climat d’inégalités historiques dans lequel nous baignons. Les faits sont les faits et les faits sont têtus ajoutait Lénine. L’éditocratie de la doxa macronesque déploie tous les artifices rhétoriques pour nous faire oublier l’objectivité des faits. Alors répétons à l’envi que la réalité est celle de la misère rampante, des profits inégalés de notre République putain d’une Europe fascisante.

Ce texte a pour objectif de vous inciter à consigner quelques données sur une fiche et de la garder précieusement dans votre portefeuille afin d’argumenter avec ceux qui ne sont pas encore convaincus de la déliquescence de notre société et de la politique délétère de ce gouvernement de vandales.

Il semblerait qu’après le décompte des milliards captés par les plus grandes fortunes mondiales, notre Bernard Arnault national ait coiffé sur le poteau ses 2 rivaux, Jeff Bezos et Bill Gates, avec une fortune estimée à 110 milliards d’euros en 2020. On se trouve là dans le vertige des chiffres. Oxfam s’est livré à un calcul intéressant afin de nous aider à comprendre ce que signifie 110 milliards d’euros : si quelqu’un avait pu économiser l’équivalent de 8000 euros par jour depuis la prise de la Bastille en 1789, ce super livret A n’arriverait qu’à 1% de la fortune de l’actionnaire principal de Vuitton.

Mais ce rapace n’est pas le seul, la France compte 41 milliardaires, et ce qui pourrait surprendre plus d’un naïf, le total a été multiplié par 4 depuis la crise de 2008. Le paradoxe de la finance, avatar putassier du capitalisme, consiste à mettre en perspective la crise de 2008 quand les États à grand renfort de dollars et d’euros ont renfloué les banques qui détiennent le capital de ces ogres au principe de too big to fail.

Puisque nous sommes dans le vertige des nombres à 12 chiffres significatifs, notons que les 329,9 milliards de dollars que ces monstres ont accumulés l’an dernier, ont quintuplé en 10 ans. Dans ce petit monde nécrophage on retrouve (en milliards de dollars) ce joli podium

  • Bettencourt Meyers L’Oréal 49,3
  • François Pinault Kering       29,7
  • Wertheimer Chanel            29,2

Il faut noter que ces fortunes se sont toutes accumulées dans l’industrie du luxe. On vous invite à ce titre à consulter un article des Pêcheurs de Perles macronesques sur le sujet : Le luxe et la violence se portent bien, merci ! 

Au pied de ce podium de vampires capitalistes, nous retrouvons dans le paysage des riches français 2 millions de ménages millionnaires en dollars. Entre mai 2017 et mai 2018 ils ont été 259 000 à rejoindre ce peloton. Nous avons l’énorme privilège de nous situer au 5ème rang des pays du monde les plus peuplés en millionnaires et le premier en Europe.

La situation avec les prédécesseurs de Macron n’était pas joyeuse, mais le banquier autoproclamé philosophe est passé par là. Ainsi avant 2017 un millionnaire en euros (de l’ordre de 10 millions d’euros en patrimoine et patrimoine financier) devait s’acquitter d’un total de prélèvements de 229 305 euros au titre de l’impôt et depuis l’arrivée au pouvoir de ce foutriquet, l’heureux millionnaire ne doit plus s’acquitter que de 90 000 euros, consolidés en 51 600 euros de prélèvements sociaux et 38 400 euros de prélèvements forfaitaires uniques. Si vous vous donnez la peine de sortir la calculette vous allez trouver une différence de 139 305 euros, qui correspond à ce qu’il n’a pas payé aux finances publiques, c’est-à-dire aux biens collectifs dont il jouit par ailleurs. On vous laissera le soin de faire quelques multiplications par le nombre de millionnaires au prorata de leurs fortunes respectives.

Nous rappelons également au passage que ce gouvernement est le premier du genre à compter autant de ministres millionnaires en euros.

Les dernières données de l’INSEE (institution révolutionnaire) et relayées par OXFAM nous informent que cette répartition mal ordonnée de ce patrimoine est au cœur des inégalités françaises.

92% du patrimoine brut est capté par 50% des ménages. La représentation de cette fonction de répartition prend des allures exponentielles quand on parvient à la limite supérieure.

Les 10% les plus riches captent 46% de la masse totale du patrimoine. Parmi ces privilégiés les 5% encore plus riches s’emparent de 32% et les derniers 1% de 16%.

Il est bien évident que c’est en travaillant plus qu’ils ont gagné plus pour plagier un autre président crétin de cette démocratie de vespasiennes.

Parlons un peu travail : un maître mot de l’imaginaire collectif qui revêt bien des réalités différentes. Le paradoxe est là. Le mot travail s’applique simultanément à ceux pour lesquels il est épuisant, fastidieux, désagréable, et à ceux qui y prennent manifestement plaisir et n’y voient aucune contrainte. Travail désigne à la fois l’obligation imposée aux uns et la source de prestige et de forte rémunération pour les autres, et dont ils jouissent. User du même mot pour les deux situations est un signe évident d’escroquerie intellectuelle.

Ces fortunes leur donnent accès à toujours plus de pouvoirs. Or l’argent n’est rien d’autre qu’un morceau de paresse. Plus on en a, plus on peut goûter en abondance aux délices de la paresse. Le capitalisme organise le travail de telle sorte que l’accès à la paresse n’est pas le même pour tous. Seul peut y goûter celui qui détient du capital, donc celui qui s’enrichit du travail des producteurs actifs.

Ainsi la classe des capitalistes s’est-elle libérée de ce travail dont toute l’humanité doit maintenant se libérer, car c’est bien là un des nœuds gordiens du capitalisme : le travail. Il n’est pas inutile de rappeler une autre donnée, la productivité s’est accrue en 20 ans de 76 %, plus que sur les 2 derniers siècles. Dans leur grille d’interprétation, le PIB (Produit Intérieur Brut) a doublé en moins de 40 ans. Autant de bonnes nouvelles qui devraient nous inciter à travailler moins. Le MEDEF continue à pousser des cris d’orfraies sur les 35 heures contre toute logique et ce pour 2 raisons essentielles. La première tient au fait que le capitalisme et son avatar mortifère, la finance, ne sauraient imaginer un monde fini sans croissance infinie et une productivité croissante. La seconde réside dans le fait que le travail reste un moyen de coercition et de contrôle social.

Notre système fiscal repose sur des strates d’injustice. La première concerne la TVA. Rappelons pour ceux qui n’auraient pas compris pourquoi cet impôt, le même pour tous, est d’une injustice criante. Si on considère un couple de smicards qui paie la même TVA sur un paquet de riz que Bernard Arnault on comprend bien toute l’iniquité de cette taxe. Or la TVA est la première ressource fiscale de l’État. Elle a augmenté de 25% depuis 2000.

La CSG, autre impôt d’une injustice totale, a augmenté dans le même temps de 370%. Il n’est pas inutile non plus de rappeler que la CSG a été créée par Michel Rocard, socialiste bon teint auquel les politiques de gauche comme de droite aujourd’hui se réfèrent comme un pilier de la pensée économique et sociale, en fait un artisan actif du déséquilibre social. Rocard était une ordure et ce n’est pas parce qu’il est mort qu’il serait moins un salaud. Remarquez le nombre de voyous qui se réclament de sa « pensée » et de son « action ». « Grand serviteur de l’État » comme certains se plaisent à le nommer. On penchera plus volontiers pour « grand serviteur du capital ». Pour couronner le tout, le 4ème poste de recettes de l’État, l’impôt sur les sociétés a décru de 23% en 20 ans.

Il n’est pas inutile non plus de rappeler que Macron a supprimé l’ISF pour instaurer l’IFI (Impôt sur la Fortune Immobilière) et créer le prélèvement forfaitaire unique, ce qui a pour effet la redistribution de 4 milliards d’euros aux plus aisés.

Il ne faudrait pas oublier les 20 milliards d’euros de CICE mis en place par Macron sous le gouvernement Hollande, Crédit d’Impôt pour la Compétitivité et l’Emploi pérennisé par le même pitre l’an dernier en 40 milliards de ristourne (20 milliards d’arriérés de CICE auquel il faut ajouter 20 milliards de baisse de cotisations employeurs sur l’assurance maladie). Le MEDEF s’était engagé à créer 1 million d’emplois à grand renfort de pin’s exhibés joyeusement par l’ignoble Gattaz. Coût chiffré de l’opération, création de 30 000 emplois. On va à ce stade reprendre la calculette, ce petit cadeau aux patrons porte le coût de l’emploi créé à 1,3 million d’euros soit 100 000 euros par mois.

Macron le Mozart de la finance comme il se plaisait à se faire reconnaître en a appelé au fameux ruissellement relayé vertueusement par une presse complice.

En fait au terme de quelques années de cette politique en faveur des plus riches on commence à avoir certaines données. Elles ne surprendront surement pas ceux qui se sont insurgés contre cette fable économique. Ce pain céleste a permis aux plus riches d’augmenter leurs dépenses de consommation de 42%, d’épargner 41% mais de très peu investir dans les entreprises, 29%. Ces investissements ont cependant été majoritairement opérés à l’étranger (44%) contre 34% en France.

Il n’y a pas de limites à la cupidité. Le peu de contributions dont ces fortunés s’acquittent aux biens communs et dont ils profitent leur parait encore excessif. Alors tous, absolument tous cherchent les moyens de se soustraire à l’impôt. Ainsi F. Pinault aurait soustrait 2,5 milliards d’impôts depuis 2002.

Des économistes ont chiffré à 80% les avoirs dans les paradis fiscaux appartenant aux 0,1% les plus riches au monde.

Un rapide calcul prenant en compte leur mode de vie montre qu’ils polluent plus. Les 1% les plus fortunés émettent au moins 160 tonnes de GES (Gaz a Effets de Serre) tandis que les plus pauvres n’en génèrent que 4 tonnes.

Alors que les grèves se poursuivent, que des manifestations se déroulent régulièrement, ce gouvernement de racailles invoque les privilégiés de la RATP, les fainéants des services publics, la « dette » que nous laisserions à nos enfants et le déficit de l’Etat, en omettant soigneusement de faire état de ce qui précède. Ce ramassis de guenilles en marche essaie de faire croire au smicard que son ennemi de classe est le salarié à 1500 euros par mois. Ils tentent, par des médias à leur service, de nous présenter le mystificateur élyséen comme un champion de l’écologie, un philosophe émérite. Nous ne sommes plus à une supercherie près.

Mais il se trouve que la fureur du monde commence à se déchaîner et particulièrement en France, signe implacable de la fin du capitalisme financier qui porte en son sein les ingrédients de sa chute inévitable. Macron l’arrogant, Macron clown grotesque, chutera avec le système qu’il s’emploie à sauver en vain, et c’est une bonne nouvelle. Il reste qu’il faudra juger ces voyous dans un tribunal d’exception, car ces gens sont coupables de tant de forfaits, ils ont du sang sur les mains et il faudra qu’ils en rendent compte.

Que l’on soit bien clairs, nous ne voulons pas une part du gâteau en plus, nous voulons toute la putain de boulangerie ! Et on va la prendre de force, car il faut être bien conscients que ces ordures ne rendront pas les clés de la boutique de bonne grâce.

 

 Le 3/02/2020