Une lumière dans les ténèbres – Juan Branco nous interpelle

 

Juan Branco est une des sources lumineuses dans cette époque crépusculaire. Les ténèbres envahissantes ont généré leurs monstres et, comme tous ces temps régressifs, les artisans de la fabrique de l’opinion tels des nouveaux chiens de garde de cette oligarchie pourrissante s’affairent à disqualifier ses paroles par le mensonge et la vindicte.

Ce texte de Juan Branco, après la parution de ses deux derniers livres révélant les dessous de ce pouvoir putride, est un appel à une rébellion sans faille.

Apportons lui tout notre soutien en partageant ces armes qu’ils ne peuvent pas encore totalement nous ôter, le témoignage et la parole.

 

De Juan Branco :

De Geoffroy de Lagasnerie à Alain Soral, d’Ariane Chemin à Daniel Schneidermann, de Panamza à Claude Askolovitch, de Bruno Jeudy à Sylvain Courage, d’Olivier Truchot à Pascal Riché, de Marc-Olivier Fogiel à Pierre Haski, un immense front s’est levé contre moi en quelques heures.

Des plus ignobles penseurs racialistes aux progressistes d’apparat les plus vains, un seul mot d’ordre, répété jusqu’à la pâmoison, sous toutes ses formes, sur les réseaux sociaux, les médias, leurs infinis moyens de communication, a semblé les lier.

La levée de boucliers a été incroyable dans sa diversité et sa brutalité, après un mois de silences feints. Il a fallu que je révèle qu’une dizaine de médias m’avaient successivement invité puis annulé en moins de 48 heures pour parler de Crépuscule, et que tous confirment tout en signant des mots d’excuse d’écolier plus pitoyables les uns que les autres, pour que soudain les vannes s’ouvrent. De C Politique au Quotidien en passant par l’Obs, la matinale de RMC chez Bourdin et tant d’autres, tous se sont empressés de prétendre qu’il n’en avait rien été. Enfin, que si, mais que tout s’expliquait.

Cela faisait alors cinq mois qu’aucun d’entre eux n’avait dit un mot d’un texte qui a été plusieurs centaines de milliers de fois téléchargé et qui s’est retrouvé immédiatement propulsé en tête de tous les classements de vente, sans une publicité. Face à la rupture du réel, à la violence de cette soudaine mise en abyme -l’ouvrage montre comment l’espace informationnel français est devenu un marché où s’échangent et se trafiquent les petits secrets contre promotions et avancées- les dénégations et les (dis)qualificatifs ont commencé à pleuvoir à une vitesse fascinante : fasciste, homophobe, mythomane, antisémite, complotiste, agent des russes et des chinois, sioniste, psychotique, millionnaire caché, imposteur, narcissique, arrogant, sexiste se sont succédés, avec tout le sérieux du monde, en des espaces autorisés ou se croyant censurés, du site d’Arrêt sur images à celui d’Egalité et Réconciliation en passant par CheckNews, Mediapart et les comptes twitter et facebook de certains de nos plus importants dominants.

Tout cela, sans qu’à aucun moment, aucun d’entre eux ne soit en mesure de répondre à cette simple question :
Pourquoi, depuis cinq mois, ce texte, qui révèle notamment comment Edouard Philippe à fait recruter sa femme à SciencesPo après avoir attribué des subventions à l’institution, n’a-t-il été abordé une seule fois par un média institutionnel, si ce n’est sous l’angle de son succès ?

Puisqu’y répondre, ce serait s’exposer, accepter qu’en effet, il constitue un procès en règle extrêmement dangereux pour tous les valets de l’oligarchie, une seule solution semblait avoir été univoquement trouvée : exploser l’être qui avait fait exister ces mots. Accabler, écraser, humilier, comme on le fit tant de fois avec tant d’autres, avant que d’autres ne se saisissent de son propos, et puisse menacer des positions bien installées.

Avant que l’on puisse prétendre, qu’en effet, ce qu’il disait était vrai.

Alors ils l’ont fait comme je le vis faire, jour après jour, mois après mois, année après année, contre un client, camarade, ami, un certain Julian Assange, qualifié successivement de violeur, antisémite, agent du FSB et mille autres délirantes accusations par les plus grands médias, sans que personne ne s’interroge sur l’incongruence de ces successives diabolisations, la facilité avec laquelle nos médias, notre bourgeoisie, nos représentants et commentateurs préférés, soudain, se soumettaient à des paroles de pouvoir intéressées, et relayaient ces inepties sans ne jamais se censurer ni s’excuser ?

Un être qui fut à ce point disqualifié que l’on se trouva, sept ans après, perplexes et désactivés alors qu’on le voyait, vieilli, abattu, traîné pour être enfermé, incapables de s’indigner de cette répression, commise pour une seule et unique raison : avoir dit la vérité, contre un être que l’on avait collectivement abandonné.

Alors à moi qui ne me suis jamais désolidarisé des Gilets Jaunes lorsque j’ai vu exactement la même mécanique se mettre en branle contre eux, accumulant les paroles délirantes pour tenter de les écraser, humilier, effacer d’un panorama où ils ne sauraient être tolérés, on ne la ferait pas.

Moi j’étais prêt. Ils ont formé une nouvelle génération qui ne s’en laisserait pas compter. A eux que la vérité hystérise, qui se comportent comme les pires soubrettes des régimes autoritaires lorsque ces derniers décident d’écraser un dissident que nous nous plairons, nous, à admirer, mon mépris. A eux qui ne s’engagent que lorsque l’ennemi est loin, ne touche pas à leurs propres structures de pouvoir, ne menace pas leurs intérêts, à eux qui ne savent ce que le risque est, mon reconnaissant mépris : celui d’avoir confirmé ce qu’ils étaient, et ce qui, en cet ouvrage, était écrit. Ils sont pires que ce je pensais.

Eux que j’ai vu désespéramment mentir, se battre et se débattre pour nier la vérité, eux qui face à leur inconséquence, continuent de tenter de défendre leurs implausibles défenses, submergés par l’infatigable accumulation de preuves et d’évidences, de faits révélant leur complice inanité, mon regard sévère, et mon souverain dédain.

Qu’ils ne prétendent plus qu’il s’agit de moi, lorsque d’eux et d’eux seuls il est question. Qu’ils ne prétendent pas qu’il s’agit du gamin qui n’a fait qu’une chose : devenir un rien pour révéler leurs misérables intérêts partagés, après s’être longtemps laissé absorber.

Qu’ils ne prétendent pas qu’ils sont autre chose qu’une coalition ignorante d’intérêts, qui les fait se retrouver, de Soral à Lagasnerie, à faire front commun après avoir longtemps prétendu s’opposer, bourgeois liés dans la défense de leurs seuls intérêts, ne supportant pas l’exposition de leurs égales compromissions, idiots utiles d’une oligarchie installée, jouant de rebellions de pacotille pour mieux s’installer, produisant néants ou boucs émissaires dans une constance partagée, divertissant communément une population aseptisée pour les détourner des vrais enjeux touchant à leur souveraineté.

Non ce ne sont ni les juifs, ni Benalla, ni les francs-maçons ni les policiers qui nous ont plongés dans l’effondrement que nous vivons.

Mais cette oligarchie qu’un simple gamin, doté de ses seules mains, a été capable d’exposer alors qu’ils ne cessaient de la masquer, pour mieux s’y conformer.

Au Crépuscule qui tient, et à l’aurore qui vient.

Le 1er mai, faites vivre ces mots qu’ils auront tenté de dépouiller en vain.

Érigez-vous. Ne les imitez pas. Oubliez-moi. Et faites naître ce Nous qui, jusqu’aux tréfonds, les poursuivra.

Juan Branco, le 14 avril 19