« Je ne vais pas interdire Uber et les VTC, ce serait les renvoyer vendre de la drogue à Stains. » (E. Macron)
Vos saillies sont parfois si grotesques que la tentation est grande d’y répondre par des traits d’humour M. Macron. Mais le mépris que vous affichez pour les gens qui vivent dans les banlieues dites « difficiles » nous oblige à objecter plus sérieusement et à vous répondre sur le même registre que le vôtre.
Nous nous posons la question de savoir si vous êtes vous-même un cynique, un pervers narcissique, un manipulateur sans morale, voire tout cela à la fois ? Nous avons de fâcheuses raisons de penser que vous êtes l’incarnation de toutes ces tares.
Il n’est guère besoin d’être thérapeute pour diagnostiquer ces pathologies à la lecture de vos déclarations et à l’observation de vos actes. Nous ajouterions, sans risquer de nous tromper, un versant plus littéraire à votre personnalité, celui du héros balzacien de la Comédie Humaine : une ambition démesurée servie par une intelligence médiocre, un cynisme sans mesure et une regrettable inclination à l’affabulation.
Certes vos flagorneurs bêlants vous créditent d’une pensée complexe, néanmoins nous avons les preuves que votre prétendue complexité intellectuelle cache une confusion et une impudeur permanente. Nos instituteurs d’antan vous auraient qualifié de « foutriquet pédant ». Tout dans la personnalité que vous affichez participe à vous rendre aussi ridicule que détestable.
Votre vie tournée vers « la réussite » tant convoitée n’est, à n’en pas douter, marquée par l’échec. Là se trouve le nœud gordien de votre personnalité ambiguë. Tout président de la République mal élu que vous êtes, rien n’effacera vos deux défaites à l’école Normale Supérieure de la rue d’Ulm. Vous vous êtes alors rabattu sur l’ENA, une école où l’on fabrique des petits gommeux que l’on verse ensuite à grand seau dans les administrations de toutes sortes.
Vous vous imaginiez philosophe de talent, on a vu et lu vos productions misérables à faire rougir un élève médiocre de terminale. Le point d’orgue du ridicule restera votre discours de la Sorbonne. Nous nous demandons si vous allez nous servir pire.
N’ayant pu briller dans le sérail d’une discipline exigeante vous avez embrassé les routes boueuses d’un pouvoir si mal acquis. Votre amertume de ces échecs transpire.
Votre frustration du non agrégé réfugié dans les arcanes feutrés de la banque se devine si aisément. Le fait d’être président de la République ne garantit en rien l’intelligence supérieure de l’individu. Un exemple ? M. Sarkozy n’a jamais été réputé pour la pertinence de sa réflexion, il restera une espèce incongrue de mélange de vulgarité, d’égotisme et de brutalité triviale. Certains de vos prédécesseurs sont bien connus pour avoir été de pâles idiots, vous ne ferez que participer à cette triste litanie.
Votre CV est honteusement caviardé. Vous prétendez avoir réalisé une thèse avec M. Balibar, philosophe marxiste renommé et reconnu. L’intéressé ne s’en souvient pas.
Vous laissez planer le doute sur votre rôle auprès de Paul Ricoeur, vous n’en avez jamais été l’assistant. Votre solidité philosophique est clairement mise en doute par des gens sérieux qui vous ont côtoyé. M. Macron votre volonté d’organiser votre légende a ses limites. Nous n’irons pas jusqu’à invoquer votre vie privée M. Macron, nous n’avons pas d’appétence pour ce genre de propos, et vous seriez bien inspiré de nourrir les mêmes retenues avant d’insulter les gens.
Voilà M. Macron en préambule une petite réponse de la part des VTCistes et des Uberiens dans la même mélodie que celle qui inspire vos propos.
Mais venons au fait si vous le voulez bien. Pour information Stains est en Seine-Saint-Denis, précision que nous jugeons utile de vous rappeler, sachant que vous ne devez pas vous y rendre fréquemment.
Une question M. Macron : combien de personnes sont assujetties à l’ISF dans ce département ? Combien de personnes payent l’ISF à Stains ?
Nous laissons le soin à votre administration de vous renseigner sur le résultat qui ne surprendra personne.
Quand on demeure dans le 9-3 M. Macron on n’a guère le loisir de se constituer un réseau d’influence qui mène à l’exercice du pouvoir. Quand on habite le 9-cube M. Macron on n’a pas les mêmes chances scolaires que quand on vit dans le 16ème arrondissement de Paris. Quand on habite Stains M. Macron on n’a pas 1000 € par mois pour suivre ses études à Paris et on ne déclare pas savoir ce que sont les difficultés des fins de mois comme vous l’avez affirmé. Quand on habite Stains M. Macron on n’est pas nécessairement vendeur de drogue. On se loge en fonction de ses revenus, on prend le RER pour se rendre à Paris ou dans les banlieues aisées pour y accomplir une profession souvent mal rémunérée, mal estimée, éreintante mais qui nous permet de survivre et d’élever difficilement nos enfants. On se rend quotidiennement dans votre monde pour nourrir vos intérêts, ceux des gens qui vous ont mis en place et qui devraient contribuer à la richesse de la nation en payant l’ISF que vous avez pris soin d’abroger.
En matière de vente de drogue vous devriez prendre beaucoup de précautions M. Macron. Si en effet les cas répertoriés de vente de stupéfiants sont importants en Seine-Saint-Denis, on se demanderait volontiers qui sont les acheteurs ? Vous seriez sûrement surpris d’apprendre que les principaux consommateurs sont dans votre monde M. Macron.
Quand on est exclu de la vie économique et sociale, quand on vit dans des conditions que vos pairs et vous-même qualifiez de « ghetto » M. Macron, on recréée du tissu social, on imagine des circuits économiques en marge des vôtres et celui de la vente de la drogue M. Macron, puisqu’il faut vous expliquer l’évidence, est un de ces circuits parallèles. On ne cherche à légitimer d’aucune manière la vente de produits stupéfiants qui, curieusement M. Macron, profite majoritairement à des maffias qui financent vos activités politiques.
Si on suit cette logique M. Macron, ce serait une lourde erreur de vouloir convertir les vendeurs de drogues en salariés VTCistes ou Uberiens, ils vous serviront indirectement bien mieux en propageant ces poisons dont les gens de votre caste raffolent. Au prix du gramme de haschich et autres poisons M. Macron, les stanois n’ont ni les moyens ni le loisir de s’offrir ces paradis artificiels.
Alors il leur reste la possibilité de travailler comme des esclaves modernes dans des entreprises qui les exploiteront jusqu’à épuisement.
Vos considérations sur ces gens M. Macron relèvent du regard que portent les riches sur les pauvres.
Vous êtes l’illustration parfaite de ce que Monique et Michel Pinçon-Charlot dénoncent dans leur étude : « La violence des riches » (Poche 11.00 € livrable chez vous sous 48 heures). Vous seriez assez bien inspiré de consacrer un peu de votre temps jupitérien à en prendre connaissance. Cela vous éclairerait sans doute sur la réalité du monde, ses pratiques et votre arrogance que vous n’avez même plus la pudeur de nous épargner.
La violence sociale des dominants ne cesse de croître. Les gens modestes courbent l’échine devant les maîtres de ces temps troublés. Alors en effet les stanois vont pour l’instant vendre leur force de travail dans ces entreprises indignes que vous vantez M. Macron. Cette situation n’est pas éternelle, le fléau de la balance du pouvoir s’il s’incline aujourd’hui clairement en votre faveur nourrit la colère populaire avec autant de force.
Mais aveugle à tout ce qui n’est pas vous, M. Macron, vous ignorez cette évidence qui présidera à votre chute inévitable.
Vous êtes le bras armé du processus de déshumanisation, d’une logique de prédation, d’une caste qui casse le reste de la société.
Votre clan endogame se vautre dans les turpitudes les plus infectes, dîners mondains, beaux quartiers, chasses à courre, évasion fiscale, et vous avez encore l’outrecuidance d’insulter les gens qui vous nourrissent.
L’histoire nous a enseigné que les révolutions naissent d’événements mineurs, prenez garde M. Macron que ce ne soit pas vos propos insultants ajoutés à votre gouvernance inique qui mettent le feu aux poudres.
26/05/2018