Perle macronesque 20

 

« Les chasses traditionnelles (chasse à courre) font partie du patrimoine de notre pays, elles ne nuisent en rien aux espèces que l’on chasse et elles sont le reflet des traditions d’un terroir et d’un mode de vie. » « La corrida fait partie intégrante de la culture et de l’économie, y compris du tourisme, de la région. Je suis à ce titre opposé à l’interdiction dans les territoires de tradition taurine. » (E. Macron)

 

Valéry Giscard d’Estaing, président de la République chasseur invétéré, n’aura pas mis autant de fougue à déclarer son amour pour ces activités indignes. Le présentement suzerain entend donc régler les chasses de son royaume, affichant clairement son goût pour la mise à mort organisée d’animaux. Par ses propos d’un autre temps M. Macron se prétend défenseur des traditions.

Vous savez M. Macron que l’acharnement à défendre les traditions est souvent le fait des gens qui n’ont pas d’imagination. D’un autre côté nous ne sommes guère surpris, c’est le contraire qui nous eut étonnés. Pourquoi ne pas justifier la tradition de décapiter un roi M. Macron ? Nous en serions bien aise, vous sans doute moins. La défense de ces thèses d’un temps révolu accompagne parfaitement votre vision rétrograde du monde.

Alors qu’il est établi que les animaux sont capables de souffrances, de sentiments et d’empathie, vous vous acharnez à préserver ces pratiques archaïques et barbares.

Alors que l’élevage des animaux destinés à la consommation humaine est une des sources principales de réchauffement de la planète, vous justifiez les pratiques connexes à la consommation animale tandis que les thèses les plus évoluées en matière écologique prônent le végétarisme voire le flexi-végétarisme.

Un abruti de chasseur se fait charger par un sanglier et il perd sa misérable vie, on parle d’accident tragique. Une bonne bande de sous-cérébrés cause un massacre en Sologne, on parle de chasse et on y associe une forme de bravoure pétrie de légendes. Des monstres poursuivent un cerf dans un jardin en lisière de la forêt de Chantilly lors d’une chasse à courre pour le « servir » et vous ne trouvez rien à y redire. Il faut savoir que ces aimables tortionnaires accoutrés de jaquette ridicule et de chapeau improbable ont le droit de pénétrer partout où la bête s’est réfugiée afin de la massacrer, la « servir » disent-ils dans leur jargon séculaire. À quel mode de vie faites-vous référence M. Macron ? À celui de ces nobliaux et à celui de ces nouveaux maîtres du monde auxquels vous avez fait allégeance ? Qui se retrouvent au terme de leur expédition sauvage dans un château à contempler les cadavres de bêtes mortes dans des violences artificielles et terribles.

Ces gens, M. Macron, qui pratiquent ces rituels de chasse barbare, sont issus de votre monde, celui où il faut en permanence asseoir par la violence sa puissance sur le vivant. Tout dans votre monde est propice à exercer la violence ; que ce soit une violence physique ou une violence symbolique. Les animaux paient un tribu terrible à vos fantasmes ; mais votre bêtise adossée à votre roguerie ne vous permettent pas de comprendre ce discours.

Comment peut-on se réjouir de voir un taureau éperdu de terreur pénétrer dans une arène sous les clameurs de crétins décervelés, maltraité par des picadors et massacré par de pauvres débiles dans des habits grotesques ? Comment peut-on se délecter de l’agonie de cet animal dans des flots de sang ?

Outre l’explication psychanalytique à laquelle nous ne nous risquerons pas, on peut voir dans votre défense de ces rites sauvages votre besoin de contrôle politique de vos « gens ». Vous êtes à ce point caricatural que vous ne pouvez même pas masquer cette tactique essentielle du contrôle social. Cette stratégie de diversion consiste à détourner l’attention des citoyens des réformes et mutations décidées par les édiles grâce au bien connu désormais « panem et circenses », du pain et des jeux.

Ce n’est pas parce que les chasses traditionnelles et la corrida appartiennent séculairement à notre société qu’on ne peut pas concevoir les en bannir. Nous imaginons bien M. Macron un autre monde, un monde de respect du vivant sans violences inutiles destinées à servir l’ego d’un M. Macron. Vous n’êtes qu’un phénomène nuisible issu d’un passé obscur où violences et sacrifices asseyaient le pouvoir.

Nous imaginons très bien un monde sans vous, où vous seriez relégué à ce que vous êtes : rien.