Macron au(x) service(s) des millionnaires

 

Ce qu’il y a d’intéressant, on devrait dire passionnant avec M. Macron, c’est sa délicate intention de nous prendre pour des crétins. Le bougre nous annonce durant la première année de son quinquennat 2 mesures phares destinées d’une part à faire « ruisseler » la richesse des riches sur les pauvres en les dédouanant de l’ISF et d’autre part, par mesure d’égalité redonner du pouvoir d’achat aux classes sociales les plus défavorisées par la réduction de la taxe d’habitation. Cette égalité de traitement suppose évidemment que les riches, touchés par la grâce divine du Jupiter des bacs à sable vont investir leur différentiel de fortune acquise dans l’univers des pauvres. Car c’est bien connu « les aspirations des pauvres ne sont pas si éloignées des réalités des riches » (P. Desproges). C’est d’une si triviale évidence qu’on se sent confondus par la limpidité d’une telle pensée complexe. D’ailleurs on ne sollicitera pas les décodeurs en chef de la pensée complexe : Castaner de rien mais c’est compliqué quand même.

Le cuistre se targue d’un argument imparable : « je donne autant aux riches qu’aux pauvres » à savoir une enveloppe de 3.2 milliards d’euros pour la réduction de l’ISF et 3 milliards pour la taxe d’habitation. Ni de droite ni de gauche et de droite et de gauche. Voilà pour les esprits chagrins qui le taxent de « président des riches ». Voilà l’information brute qui se distille sur les ondes à la gloire du philosophe de comptoir. Petit souci, et les marcheurs morts nous tiendront rigueur de cette remarque mesquine. Ils seront 17 millions de pauvres à se partager les miettes des 3 milliards et 330 000 à se gaver des 3.2 milliards. Supercherie, malhonnêteté intellectuelle, manipulation grossière ? Que nenni.

« Macron nous prend pour des cons
Il ne sait pas encore
Que la nation a un corps
Et que nous lui en réclamerons raison »

(Nous sommes à la recherche d’une musique pour accompagner ces vers de mirliton
Que nous scanderons quand sera venue l’heure de la révolution)

A ce niveau, la plupart des citoyens de bon sens se sent outrée, mais la fête ne s’arrête pas là ! Pendant que les pauvres, tout occupés à payer leurs factures avec cette manne miraculeuse issue des bontés de l’adolescent attardé de l’Elysée, le M. Hyde des pouvoirs financiers crée en toute innocence et la bouche en cœur un prélèvement forfaitaire unique (PFU autrement nommée Flat Tax) au taux uniforme de 30% sur les revenus du capital. Cette petite mesure passée quasiment inaperçue tant l’énoncé est complexe va provoquer chez les bénéficiaires de cette disposition une liesse dont nous nous réjouissons. Il est bon en effet de se réjouir du bonheur des riches, ça alimente la presse à sensation, ça pousse les foules à hurler « on est champion du monde » et à pleurer sur le cortège du cercueil d’un crétin qui allait se faire enterrer dans un paradis fiscal.

Selon les calculs des experts de l’OFCE, la mise en application du budget 2018 va accroître de 1,6% le niveau de vie des 5% les plus riches, tandis que les très pauvres et les classes moyennes supérieures devraient y perdre. L’OFCE, comme chacun sait, est bel et bien un organisme ultra gauchiste puisque créé par Raymond Barre sous la présidence de Giscard d’Estaing.

2018 est déjà bien avancé et les riches s’inquiètent, mais quid de la suite ? Leur appétit insatiable pour la capitalisation, et la captation de richesses les plongent dans un état d’inquiétude auquel les pauvres pourraient avoir la décence de compatir s’ils n’étaient pas tous affairés à colmater les brèches des effets délétères des lois du farfadet de l’Elysée. Qu’ils se rassurent : en 2019, les 2% de Français les plus aisés devraient avoir capté à eux seuls 42% des gains générés par les dispositions du philosophe amateur à la pensée complexe.

Certains s’étonnent de la colère de ceux qui créent la richesse captée par les tenants du capital. La France détient le record mondial des millionnaires héritiers d’une fortune familiale. Expliquons pour celles et ceux qui ne veulent pas admettre cette évidence. Un exemple ? Ne soyons pas mesquins, 2 exemples :

Qui détient aujourd’hui le groupe Hachette et le groupe L’Oréal ? Le fils et la fille de. Qu’ont-ils fait d’exceptionnel pour parvenir à la tête de ces gigantesques fortunes ? Ils ont gagné un concours initial que chacun d’entre nous avons également réussi brillamment. En quittant les gonades de papa nous sommes arrivés les premiers dans l’ovule de maman. Un véritable exploit qu’il faut saluer en effet puisque nous sommes arrivés premiers sur plusieurs millions de postulants. L’équation commence à se gâter significativement quand on sait que les « héritiers » coucheront sur un lit fait de la fortune des géniteurs tandis que le même champion issu du « peuple » vendra sa force de travail pour construire ce matelas.

Que nos concitoyens se rassurent, l’agence Bloomberg (autre nid gauchiste de la finance internationale) concède que les milliardaires français sont ceux qui ont le plus arrondi leur patrimoine depuis le début de l’année. Le Crédit Suisse, terrain de jeu de Cahuzac et consorts, nous annonce tout benoitement que le nombre de millionnaires comptabilisés dans l’Hexagone a progressé de 192.000 l’an dernier pour atteindre 2 millions. Quelle santé insolente ! Que le peuple se réjouisse les riches se portent à merveille et ça va ruisseler sévèrement dans les foyers, qu’on se le dise !

Le meilleur est à venir puisque cette tendance lourde va se confirmer. Dans les 5 prochaines années les analystes prévoient que la France passera devant l’Angleterre et l’Allemagne.

« Champions du monde ! »

« En même temps », notre Manu national (tu permets Manu qu’on t’appelle Manu ?) donne des coups de menton guerriers dans l’affaire Benalla. Une sale affaire qui a révélé les dessous un peu véreux de l’environnement du paltoquet. Aux élus de la République qui le somment de venir s’expliquer à l’Assemblée, il déclare, devant un parterre de marcheurs agonisant, avec un courage qui nous confond d’admiration « qu’ils viennent me chercher ! ». Non mais quelle audace, quelle intrépidité, quelle bravoure ! Les marcheurs décérébrés en sont encore tout esbaudis, le mouchoir séchant les larmes de contrition. Quid, quibus, quomodo la vulgate républicaine menacerait le héros jupitérien philosophe à la pensée complexe ? Ce bombement du torse, ce verbe haut (mais toujours ce discours creux) a heureusement rassuré les crétins bêlant de cette assemblée de débiles.

« Vas-y Manu » tu peux continuer à pédaler dans la fiente mafieuse de tes exactions sordides les mains en haut du guidon, tes thuriféraires continuent à éponger.

En ce qui nous concerne, tu sais Manu, les cyniques, les gens de rien, les illettrés, les vendeurs de drogue de Stains, en bref le peuple quoi, on va continuer à te demander quelques comptes sur tes agissements un tantinet fascisants et sur ta politique délétère.

Quant à « venir te chercher », il y en a parmi nous que tu ne devrais pas mettre au défi. Ils seraient ravis de venir te prendre par le collet pour t’amener manu militari t’expliquer devant l’exigence du peuple.

Tes prédécesseurs, Manu, étaient pour certains loin d’être recommandables, on pense ici entre autres à « bling-bling 1er » voire à « Flamby 1er », mais toi Manu on conçoit bien le titre non partagé de « Guenille 1er ».

On se reparle bientôt ?