« Les récentes réformes du lycée et du baccalauréat n’ont fait qu’encourager le choix du privé »

Un échec de plus diront certains ? Absolument pas ! Objectifs atteints. Blanquer doit mouiller son slip de bonheur dans sa retraite dorée dans un cabinet d’avocats après s’être planqué à Panthéon-Assas. La privatisation de l’enseignement est un graal qui fait trépigner d’impatience toutes ces « boites à bac », « cours particuliers » et autres thuriféraires du support numérique. Ces entreprises convoitent depuis des années cette manne financière.

On atteint aujourd’hui des sommets dans la prolifération des écoles d’ingénieurs post-bac qui pour certaines supplantent en « cotes » les meilleures écoles d’Etat. Les coûts de scolarité dans ces écoles privées se montent à plusieurs milliers d’euros par an. Les enfants issus de milieux modestes, déjà écartés de ces formations sélectives s’en voient aujourd’hui bannis. On n’évoquera pas ici les écoles de « management » qui ont toujours été privées (rattachées aux CCI) et affichant des frais de scolarité titanesques. On y apprend peu de choses dans ces établissements de gommeux hormis à se constituer un réseau à prix d’or.

Nous avons vu arriver ces néo-diplômés d’écoles d’ingénieurs privées au fil des années. C’est très souvent une véritable catastrophe. Le niveau scientifique de fond est communément très faible, on a affaire à des jeunes gens « bricoleurs » et plutôt arrogants. Peu sont enclins à poursuivre une carrière scientifique et technique pour s’orienter vers un MBA complétant leur formation indigente par du marketing (demandez-leur en quoi cela consiste précisément et vous comprendrez ce que signifie le vide et la polysémie), du « management » (ils ont pour ambition de devenir le plus rapidement possible « chef de projet », quel projet et chef de quoi ?) et ‘gérer’ une équipe (la plupart ont à peine 30 ans). L’appel du commerce international leur met des étoiles dans les yeux et ils s’imaginent négociant des millions de dollars comme au Monopoly. Ne leur proposez pas de rejoindre un labo de R&D, d’une part ils n’ont pas le niveau (et de très très loin) et d’autre part, ils trouvent cela « tellement ringard ». Quant aux écoles de commerce/management j’ai rarement vu autant de gommeux crétins au m². Pendant ce temps là l’université agonise, les « vraies » classes préparatoires aux grandes écoles peinent à recruter, et les écoles d’Etat sont désertées au profit des écoles privées.

Mais objectifs en voie d’être atteints, cette fonction régalienne passera au privé pour la grande satisfaction de la macronie qui aura parachevé la destruction massive de notre système éducatif.

3 avril 2023

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