ANALYSE D’UNE CRISE

 

7ème loi pour gouverner : Encourager la médiocrité

« Faire en sorte que le plus grand nombre se complaise dans la bêtise, la vulgarité et la médiocrité et considère la culture comme un pensum et un danger. Il faut que cette attitude devienne grégaire et soit un critère de reconnaissance voire d’appartenance au groupe. »

Il est acquis que les rapports humains sont fondateurs dans la construction de chacun. Cette altérité est aujourd’hui, à la faveur de cette politique sanitaire, ébranlée par le fait que l’autre est présenté comme une source de danger, de contamination, de maladie voire de mort. Le regard d’autrui est un regard de méfiance et de crainte.

S’il y a une caractéristique des régimes totalitaires, c’est bien celle-ci : la peur de l’autre.
La politique sanitaire occasionne une rupture sociale qui elle-même entraîne une solitude où le seul endroit sécuritaire est d’être assis devant un écran à consommer du numérique désormais source de toutes les extases.

Cette adjuration de l’altérité occasionne une perte de vitalité sociale déjà vécue dans les périodes de politiques totalitaires.

Il ne faut pas se voiler la face, ce qui se déroule aujourd’hui est sur le plan anthropologique proprement ahurissant et les conséquences dévastatrices sont à venir. Il faudra un jour que ce gouvernement finisse par nous expliquer la rationalité objective de ces mesures de confinement et de couvre-feu qui ont pour retentissement une individualisation insensée. L’effet pervers se traduit alors dans la difficulté à se mobiliser collectivement. Ainsi, il convient dans la phrase, « les témoins de ces dérives ne sont pas intervenus bien qu’ils soient nombreux » de remplacer la conjonction « bien que » par « parce que », et c’est là le sens de ces manipulations aberrantes auxquelles se livre ce gouvernement aux dérives fascisantes.

Si leurs explications désastreuses ont fini par éveiller la conscience d’une partie des citoyens, l’éditocratie au service du pouvoir a continué à faire régner la peur et la police d’état la répression s’arrogeant la soumission de l’autre partie de la population.

Entre une Sibeth Ndiaye d’une colossale bêtise, une Agnès Buzin ayant démontré une impéritie extravagante, un Olivier Véran d’une incompétence crasse et les multiples conflits d’intérêts des conseillers gouvernementaux qui se sont développés comme la gangrène sur le corps pourrissant de cette démocratie à l’agonie, ce gouvernement a usé de tous les artifices possibles pour légitimer l’inexcusable.

Le résultat est un clivage social dont les effets délétères restent à mesurer.

Sans aucun souci de rationalité sociale, ce gouvernement, de longue date à la dérive, a tracé la ligne de partage des eaux entre ce qui est essentiel et ce qui ne l’est pas, clivant ainsi encore plus la société.
Quand Macron et ses affidés ont déclaré la culture «
non-essentielle» par opposition à la consommation de marchandises, une partie de la population a compris que nous étions entrés dans une période obscure.
La culture est un lieu de dissidences et de révoltes salvatrices. Cette décision irrationnelle entre toutes revient à sanctionner une activité qui traditionnellement amène les gens à réfléchir. La comparaison des salles de spectacles vides pour raison sécuritaire avec des métros bondés est l’illustration caricaturale de cette hypothèse, au risque d’être accusés de « complotisme ».

Macron ne nous étonne plus malheureusement, il gère mal sa « start-up nation » et il ignore l’intelligence collective, trop persuadé de la supériorité de la sienne. C’est parfaitement compréhensible de la part d’un libéral-financier débridé, inféodé aux diktats de l’UE.

Bien que menant une politique d’une absurdité totale, on assiste à un phénomène paradoxal. Cette crise renforce le pouvoir.

Les gens ont besoin d’être rassurés, et même si ce gouvernement de pieds nickelés associés fait n’importe quoi et surtout le pire, ils lui octroieront créance.

Macron parle, 35 millions de personnes l’écoutent. Même la finale de coupe du monde football n’avait pas atteint ce score avec ses 20 millions de personnes devant leur poste de télévision.

Cette captation de la confiance d’une partie de la population fondée sur la peur leur permet de placer toutes les lois liberticides.

Cette politique aggrave les tensions sociales déjà très importantes depuis plusieurs années. L’arrivée de Macron au pouvoir aura eu pour conséquence de les exacerber.

Selon la doxa capitaliste, il faudrait fonder l’unité d’un peuple autour d’un récit partagé, fut-il trompeur. Ce ne sont pas les récits utopiques qui rongent les sociétés et les détruisent, c’est bien davantage leur qualité médiocre, et de savoir inventer des fictions cohérentes auxquelles puissent prendre autant de plaisir le conteur que ses auditeurs en rêvant à d’autres possibles dans un espace d’imagination partagée, est au contraire pour les groupes un gage de solidité et d’harmonie.

Interrogeons-nous sur le récit macronesque.

Sa pauvreté, ses contradictions permanentes, ses incohérences affligeantes, ses arrogances insupportables plongent le peuple dans une forme d’apathie et s’appuient sur un besoin de croire. Le besoin de croire sur lequel se fondent ces régimes à dérives fascisantes est une disposition fondamentale du psychisme humain dont l’objet, en soi secondaire, est variable à l’infini.

L’extrême pauvreté du débat politique et de la qualité intellectuelle de ses animateurs se caractérisent par ce qu’A. Arendt appelait l’absence de pensée, qui n’est pas la même chose que la stupidité.

L’absence de pensée est ce qui leur permet de devenir les nouveaux plus grands criminels de notre époque, à l’instar de ce que furent des Goebbels ou des Eichman. Si l’histoire ne se répète pas stricto sensu, à tout le moins elle bégaye.

 Le 7 février 21