Que faire de Macron ?

Jusqu’où iront-ils ? C’est en ce temps perturbé une question sans réponses à l’adresse de ce gouvernement. On peut se perdre en invectives stériles, on peut interpeller les membres des ministères, rien n’y fait et sûrement rien n’y fera. Quelques député-es aux éléments de langage convenus assurent le service après-vente de l’arrogance des plus hautes fonctions de l’Etat.

Ils nous ont délégué l’ineffable Gabriel ATTAL, 29 ans, plus jeune membre de ce gouvernement de clowns pathétiques sur un plateau télé face à la colère de gilets jaunes. Le godelureau issu de Science Pipeau nous a infligé des lieux communs d’une banalité affligeante face à des manifestants blanchis sous le harnais de professions difficiles, mal rétribuées et à bout de résistance. Sa coreligionnaire Amélie de MONCHALIN s’est roulée dans le ridicule le plus absolu d’une novlangue du nouveau monde né dans le cerveau malade du locataire de l’Elysée. Invoquerons-nous l’inconsistance totale de Elise FAJGELES restée muette quand un manifestant des gilets jaunes lui demande le montant du Smic ? La péronnelle se trouve être la suppléante de Benjamin GRIVEAUX à Paris, lui-même porte coton de Jupiter.

Ce sont là les démineurs de ce mouvement d’une colère rarement égalée. Force est de constater qu’on se trouve désormais bien au-delà du cynisme, nous sommes finalement parvenus au terme de la chronique d’une déchéance annoncée.

Le mouvement des « gilets jaunes » quoiqu’on puisse en penser dans ses excès est l’émanation d’une gigantesque colère devant les injustices répétées et cumulées depuis des années. Certes le Jupiter élyséen n’en porte pas toute la responsabilité. Ce serait un procès excessif sur des éléments déjà fort à charge sur le philosophe à la pensée complexe. Il est quand même curieux de voir le Flamby socialiste de la précédente mandature soutenir le mouvement des gilets jaunes, lui qui n’a pas réalisé ce qu’il avait dit et qui a réalisé ce qu’il n’avait pas dit. On n’évacuera pas la séparation des banques d’affaires et des banques de dépôts promise et non réalisée, ni les lois El Khomri préfaçant les ordonnances Macron. Réforme réalisée mais ne figurant pas dans son programme. Que dire de la crasse vulgaire du sakozysme ?

La rupture entre les édiles et les citoyens courroucés et/ou tumultueux est consommée. Ce gouvernement d’ectoplasmes promet pour endiguer la fureur d’un peuple déchaîné une annulation de la hausse des taxes du carburant et des mesures ridicules en regard des exigences qui n’ont fait que croître en l’espace de 3 semaines, comme si s’agrégeaient tant d’exigences de réparations de maltraitances sociales.

Il aura fallu 18 longs mois pour que l’image réelle de Macron prenne forme dans la conscience collective. Jeune homme au passé aussi trouble qu’entaché d’affaires opaques mis en place par le pouvoir de la finance à la faveur d’une explosion des partis traditionnels, il aura développé mépris à un point que notre histoire n’a jamais pardonné. Un homme de méthode plutôt que de fond à l’intelligence limitée et à l’ego boursoufflé se drapant dans un costume bien trop grand pour lui. Le cocktail ne serait pas complet si on n’invoquait pas une constitution à bout de souffle et une démocratie épuisée. Sans ces vigueurs nécessaires les gens ont repris leur droit, le droit de dire « ça suffit ».

Macron aura quand même réussi à focaliser toute cette furie en un temps record. Les avertissements pleuvaient de toute part ; « président des riches », « gouvernance en mode startup », « arrogance », « boursoufflure pathologique de l’ego ». Ce garçon a pensé que son « enmemetemtisme » et son « ni de droite de ni de gauche » serait un viatique suffisant pour sa mandature et les forfaits auxquels il allait s’adonner. Son arrogance proportionnelle à sa sottise ne lui a pas épargné l’ire consensuelle de toute la population engagée ou non dans ce mouvement profond. « Ni de droite ni de gauche » lui aura cristallisé une opposition « et de droite et de gauche », et ce mouvement « en marche ! » né dans le vide de la pensée comme une hérésie incontrôlée aura démontré son inconsistance totale. Ce ramassis de vieux fourneaux socialistes qui ont senti l’odeur de la soupe, ces centristes à la pensée diarrhéique et ses ex-droitiers englués dans l’affaire Fillon ont cru qu’une virginité nouvelle acquise à bon compte les dédouanerait de leur passé calamiteux. La liste est longue des trahisons envers leurs camps respectifs. Les premiers à vomir dans la soupe macronesque se sont régalés de leurs déjections à l’intronisation du bouffon, Philippe, Darmanin, Collomb, Bayrou et tant d’autres. « ni de droite ni de gauche » et « copains comme cochons ». Qui croyaient-ils tromper ? Ce peuple de « veaux » comme le nommait De Gaulle ? Perdu ! Les veaux se sont mutés en hyènes.

Le philosophe de Spirou magazine a cru bon ignorer les corps intermédiaires, aujourd’hui nul n’est capable de structurer ce mouvement « jaune » constitué de tous les courants, allant de la peste brune jusqu’à n’importe quoi. Ce soulèvement rejette tout, les syndicats, les partis politiques, avec la certitude qu’ils sauront tenir front à ce pouvoir qui les a humiliés. « Nul n’est prophète en son pays » et on se gardera bien de dire un avenir incertain.

Un fait est désormais cependant établi, Macron et son aréopage de tocards sont totalement grillés, inaudibles. Tocard 1er pourrait promettre un SMIC à 6000 euros et un salaire universel à 3000 euros avec un rétablissement de l’ISF et la gratuité des transports, de l’énergie, de l’éducation et de la santé, qu’il se ferait encore huer. Alors que lui reste-t-il ? L’exil ! Que nous reste-t-il ? Reconstruire un projet national à la hauteur des défis de l’inégalité, de l’effondrement climatique qui se profile autour d’une nouvelle démocratie réinventée.

Que le philosophe d’apparat retourne avec ses marcheurs morts dans le vide glacial de la sottise duquel ils n’auraient jamais dû sortir et considérons l’épisode calamiteux du macronisme comme une parenthèse de notre histoire.

Planche d’illustration de Zaïtchick’s Blog