« Le FN est, toutes choses égales par ailleurs, une forme de Syriza à la française, d’extrême-droite. » (E. Macron)
L’entropie verbale croissante dont vous semblez souffrir, M. Macron, rend peu compte de la sinistre désorganisation mentale à l’origine de vos déclarations. Vous pourriez nous épargner vos confusions, vos réflexions proches du délire, mais le pire reste qu’on ignore où vos délires vont nous mener. Vos bavardages nous ont d’abord amusés par leur vacuité caricaturale. On vous considérait pour ce que vous êtes, un iconoclaste de salon postmoderne abreuvé de l’image de soi et nourri au libéralisme le plus effréné. À mesure que vous exercez votre règne, vous vous révélez un de « ces malades qui nous gouvernent ». La liste est longue et vous venez apporter votre lourde contribution à cette triste litanie.
Reprenons M. Macron si vous le voulez bien cette saillie qui pourrait illustrer le philosophe de comptoir que vous êtes.
« (…) toutes choses égales par ailleurs (…) ». C’est une locution extrêmement compliquée à employer. Les cuistres l’emploient en général pour apporter un euphémisme et créer la confusion dans l’interprétation de leurs propos. Il s’agit bien, ici, d’un emploi abusif et détourné du « ceteris paribus».
On emploie cette locution particulièrement en philosophie analytique M. Macron, quand on observe, dans le cadre d’un modèle théorique l’influence de la fluctuation d’une quantité, assimilée à une variable explicative, sur une autre, qui tient lieu de variable expliquée en excluant tout autre paramètre.
Il nous semble nous souvenir que vous vous prétendez « philosophe » M. Macron. Il est bien désolant de vous voir trébucher, une fois de plus, sur les « éléments de langage » qui pourtant devraient faire partie de votre fonds de commerce. M. Castaner, votre « Décodeur de la complexité », n’aura pas relevé cette erreur ? Gageons qu’il partage avec vous vulgarité, confusion mentale et ignorance.
En quoi le FN et Syriza forment-ils un modèle théorique M. Macron ? Encore un abus de langage qui discrédite l’emploi du « ceteris paribus ». Un modèle M. Macron est une représentation simplifiée d’une réalité destiné à simuler certains paramètres sans envisager toute la complexité d’un phénomène.
Une explication possible à vos dérives conceptuelles, M. Macron, serait que compte tenu de la « complexité » de votre pensée vous vous obligiez à simplifier la quintessence de vos lumières en parlant « peuple » aux citoyens que nous sommes ?
En fait nous pensons que vous êtes surtout un bélître de salon qui n’impressionne que les gommeux, dont votre parterre législatif bêlant. Votre assurance à penser le peuple comme un ramassis d’« illettrés » « sous-cultivés », « grossiers » sera une des raisons de votre chute.
Mais au-delà de l’extension macronesque de la rigueur du langage, se cache une réalité, beaucoup plus dangereuse. Ce que vous sous-entendez (si maladroitement) c’est que les valeurs d’une gauche radicale soudée contre la politique destructrice du triumvirat (U.E, FMI, Allemagne) s’apparentent aux idées d’extrême droite. Vous espérez faire croire cela à qui M. Macron ? Vous appartenez à cette catégorie de personnes qui prétendent que « les extrêmes se rejoignent ». Encore ces abus langagiers qui façonnent le monde que vous représentez. On se demande jusqu’où vous irez dans ces délires maladifs ? Il est proprement extravagant de constater à quel point vous méprisez l’intelligence du peuple.
D’abord de quels extrêmes parle-t-on ? Il ne nous est jamais apparu que, plus d’égalité, plus de partage, plus de justice, plus de fraternité, étaient des valeurs extrêmes. En revanche, le racisme, le sexisme, le libéralisme débridé, l’exclusion, nous paraissent des valeurs funestes, et sont, de facto, antagonistes avec celles que nous défendons.
On sait bien M. Macron que vous flirtez en permanence avec le tiers exclu dans vos propos. Vous n’êtes ni de droite ni de gauche mais de gauche et de droite. Ce qui vous autorise sans doute à utiliser à si mauvais escient des concepts pour tromper votre auditoire.
Vos confusions, vos abus de langage, M. Macron ne tromperont pas les citoyens. Et derrière vos artifices linguistiques vous ne réussirez pas à nous faire confondre vessies et lanternes.
On comprend bien M. Macron que les intérêts que vous défendez vous amènent à ces énormités et à agiter le spectre du fascisme afin d’effrayer les citoyens. Mais il va vous falloir un peu plus d’imagination, pour défendre votre politique, que la manipulation du second tour des élections. Ce mauvais coup que vous avez joué, dans le cadre d’une démocratie agonisante, ne se reproduira pas. L’histoire ne vous resservira pas ce plat.
La réalité de votre politique prend le pas sur le brouillard qui a fait votre jeu, il faudra que vous rendiez compte de vos errements.
Toutes choses égales par ailleurs M. Macron est à la gauche ce qu’il est à la droite ; tout et rien, un ectoplasme fâcheux.
La politique de M. Macron toutes choses égales par ailleurs est une multiplication funeste de sarkozysme au cube et de thatchérisme au carré. Macron toutes choses égales par ailleurs est à la philosophie ce que Tartuffe est au théâtre de Molière.
En utilisant vos subterfuges de langage M. Macron on peut finalement à bon compte révéler quelques vérités.