Perle macronesque 11

« Je suis pour une société sans statuts » (E. Macron)

L’avantage avec M. Macron réside dans le fait qu’on n’a pas besoin de contextualiser ses propos. Ils sont auto-suffisants.

Quand ses thuriféraires et exégètes prétendent que « sa pensée est complexe », ils ne se trompent pas.

Si on osait on tenterait bien un : elle est avant tout con- avant d’être -plexe.

On aimerait parfois avoir les sous-titres.

Qu’est-ce qu’une société sans statuts ?

Si on essaie de décrypter la complexité du discours macronesque, peut-on reformuler l’assertion en : il n’existe pas de statut social ?

Donc il n’existerait pas le statut de milliardaire, ni celui de chômeur. Nous serions tous acteurs du futur dans une béatitude dictée par la pensée macronesque.

Les riches s’enrichissant aussi vite que les pauvres s’appauvrissent, tout cela dans un magma social indéfini, crée la vision macronesque du monde idéal dans lequel nous aurions le rôle de ….

Oui d’ailleurs quel rôle ?

Le statut de femme en lutte permanente pour plus d’égalité n’existe pas.

Le statut d’enfant déclassé à sa naissance, parce que vivant dans un milieu socialement défavorisé n’existe pas.

On ne couvrira pas l’exhaustivité des statuts.

Nier le statut social, c’est nier les classes qui se dessinent dans notre société. Et les classes M. Macron que vous le vouliez ou non existent. Elles sont d’ailleurs comme vous l’aurez sans doute remarqué : en lutte.

Nous comprenons assez bien que cela vous dérange, vous et ceux qui vous ont mis en place, mais il vous faudra bien admettre que les faits sont têtus et que toute la volonté que vous déployez, dans vos propos performatifs à nier la réalité sociale, ne pourra pas changer la factualité.

Nous craignons que dans la volonté macronesque, la société soit composée d’un troupeau aveugle taillable et corvéable à merci.

Nous sommes conscients M. Macron qu’il en va des sociétés comme du vivant, elles naissent, croissent et s’éteignent. La croissance est assurée par une spirale vertueuse assurant plus de confort, plus de liberté, moins de travail, une meilleure qualité de vie, moins de périls. C’est le moment de l’inspiration. Celui des trois pas en avant. Et puis arrive la confusion, puis la peur qui engendrent violence et chaos, c’est le temps des deux pas en arrière.

Vous nous concéderez que les trois pas en avant sont les acquis sociaux gagnés de haute lutte par une classe de travailleurs ayant un statut de travailleurs ?

Vous êtes les deux pas en arrière M. Macron, et parce que ces trois pas nous ont demandé tellement de sacrifices, il faut que vous sachiez que nous ne sommes pas prêts à faire ces deux pas en arrière pour augmenter les privilèges d’une caste dont le statut est celui du capital.

Alors vous pourrez juger notre rhétorique dépassée, d’un autre temps. Nous vous disons M. Macron que c’est celle de l’inspiration. La vôtre est celle de la régression.

Si votre troupeau aveugle en marche à la « walking dead » est mû par la peur, nous sommes quant à nous dans l’espoir et la lutte.

Ne trouvez pas naturel ce qui se produit sans cesse ! Qu’en une telle époque de confusion sanglante, de désordre institué, d’arbitraire planifié d’humanité déshumanisée, rien ne soit dit naturel, afin que rien ne passe pour immuable.

L’Exception et la règle – Brecht Bertolt

Votre règne M. Macron n’est pas immuable, vos propos puisent leur inspiration aux sources de votre confusion, nous ne sommes pas disposés à les trouver naturels.