Nous sommes nombreux à exiger la transparence des revenus et du patrimoine de nos élus. Nous les gueux, les gens de rien, ceux qui ne sont pas premiers de cordée, les cyniques, les gaulois, enfin pour la plupart de ceux qui comptent dès le début du mois, nous fondons nos espoirs dans la vertu de la représentation publique. On n’exige pas non plus l’uniformité des salaires, quoique si un(e) professeur(e) des écoles avait un salaire supérieur à un footballeur, çà nous semblerait de bon aloi.
Mais voilà que des zones d’ombre au plus haut sommet de l’état attirent notre attention après avoir lâché la calculette de notre budget mensuel.
On se dit, naïvement, que le prétendu vertueux philosophe des bacs à sable élyséens s’est mis en conformité avec les exigences de sa fonction, à savoir sa déclaration de patrimoine. Et c’est là que le bât blesse.
On se le dit d’autant plus qu’il n’a échappé à personne que la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique, le Parquet financier ont diligenté sans tarder une perquisition chez LFI. Donc s’il y avait le moindre soupçon de dissimulation de revenus d’un personnage aussi important, d’enrichissement indu, nous ne doutons pas un seul instant que les foudres de la justice s’abattraient sur le délinquant.
On sait désormais, malgré les cris d’orfraie des marcheurs morts, que le parquet est et reste une instance très proche du pouvoir. Ah non, pardon proche du ministre de la justice qui nommé(e) par le premier ministre et le président de la République est bien entendu d’une indépendance totale et proverbiale vis-à-vis de l’exécutif.
C’est au moins aussi crédible que la nomination du nouveau ministre de l’intérieur, M. Castaner, pour ses compétences dans le domaine.
C’est fâcheux cette propension à prendre les gueux, les gens de rien, ceux qui ne sont pas premiers de cordée, les cyniques, les gaulois, les illettrées de Gad pour des crétins.
C’est un peu comme le gamin qui craque des allumettes en essayant d’enflammer la mèche mouillée d’un pétard. C’est un jeu risqué politiquement, et on a vu tellement d’évènements désolants consécutifs à ces pratiques dangereuses, 1789, 1830, 1848, 1870, 1968 pour n’en citer que quelques-uns.
Ne soyons pas mesquins et regardons dans le blanc des yeux les déclarations fantaisistes de M. Macron.
En faisant le compte de l’argent qu’il a gagné et de ce qu’il a déclaré, on conclut que soit « Emmanuel Macron a dépensé plus d’un SMIC par jour pendant 3 ans, soit l’argent est ailleurs ».
Si comme le suppose l’expert qui a levé cette petite incohérence M. Macron dépense plus d’un SMIC par jour, nous gageons que celles et ceux qui le gagnent en un mois vont se tordre de rire.
Dans un article cité en annexe, le fiscaliste pose les questions suivantes :
Comment peut-il se faire qu’après avoir eu en 2010-2013 des revenus supérieurs à 3 000 000 € sa fortune déclarée en 2014 n’ait été que de 156 160 € ?
Comment peut-il se faire qu’il n’ait eu en 2014 que 56 254,41 € sur son compte courant alors que plus de 3 000 000 € y avaient été crédités durant les trois années précédentes ?
Où est passée la différence, sachant que, sur la période 2010-2013, il n’a pas utilisé ses liquidités pour investir substantiellement dans l’immobilier ou en Bourse, ni pour rembourser ses emprunts à l’exception de son emprunt privé remboursé à hauteur de 220 000 € (4 x 55 000 €) ?
Où est passé le portefeuille lui ayant permis de toucher 561 582 € de revenus mobiliers en 2011-2012, car il n’apparaît pas dans sa déclaration de patrimoine ? A noter que pour pouvoir générer de tels revenus, il se devait d’être au moins de 3 000 000 € (sur la base d’une rentabilité moyenne de 10 %) ?
Si son portefeuille a été liquidé en 2012, juste avant qu’il n’arrive à l’Élysée, où est alors passé le produit de la vente, puisqu’il n’est manifestement pas arrivé sur son compte au Crédit Mutuel, le seul déclaré ?
A ce jour aucune autorité financière légitime n’a réagi, ni sur les déclarations de revenus et patrimoniales pour le moins fantaisistes du candidat Macron, ni sur l’utilisation éventuelle de fonds publics de l’ancien ministre pour la création de son parti politique.
Mais quand on est en marche on ne s’arrête pas pour si peu.
Alors si la justice est indépendante comme on se plaît à nous le répéter sous toutes les tonalités, elle est surtout bien inspirée de ne pas trop fouiller dans ce tas de merde.
En ces temps de congés vous aurez bien quelques minutes pour un petit calcul sur un coin de table. Combien d’hologrammes ces sommes représentent-elles ? Et puisque congés ii y a, il ne serait inutile de relire Shakespeare et particulièrement Hamlet pour se pénétrer de l’idée qu’il y a quelque chose de pourri au royaume du Jupiter élyséen.
Nous, on tient le pari qu’à force de craquer tes allumettes de discours fantasques, de Benalla, de jeu de bonneteau avec la fiscalité publique et accessoirement avec tes revenus évaporés (tu permets Manu qu’on te tutoie et qu’on t’appelle Manu, pour un voyou ça te sied assez bien), le pétard ne va pas tarder à te péter à la gueule.
Et si on parlait un peu de l’affaire Macron ?
Planche d’illustration de Zaïtchick’s Blog