Lettre ouverte à W. Schraen, Président de la FNC (publiée sur sa page de soutien)
Aux opposants à la chasse il est d’usage que vous invoquiez la tradition. J’oserai vous répondre que la tradition c’est l’apanage des gens qui n’ont pas d’imagination.
Je demeure en montagne, et lors d’une course je me suis retrouvé face à un chasseur armé d’un fusil (à lunette ! Vous m’expliquerez d’ailleurs comment un animal en fuite lors d’une battue peut échapper à ce type d’arme). Évidemment, il m’informe de la chasse en cours et des dangers auxquels je m’expose en poursuivant ma course avec ma chienne.
Je lui oppose d’abord que nous ne sommes en aucun cas dans une propriété privée et que je poursuivrai donc ma course. Lors de la discussion qui monte un peu en pression du côté de votre collègue, je lui demande s’il connaît le modèle mathématique de Lotka-Volterra modélisant le système proies/prédateurs. Pour toute réponse j’ai reçu un très élégant « Va te faire foutre écolo de merde ! ». Je ne suis pas très voyageur, j’ai donc décliné l’offre, et il se trouve que je ne suis pas écologiste au sens politique du terme.
J’ai tenté de lui expliquer de quoi il s’agissait et comment ces activités meurtrières, au-delà de l’aspect purement moral étaient délétères et contre-productives pour un équilibre naturel des espèces. Devant son arrogance vulgaire, agressive et provocatrice, j’ai quand même poursuivi ma course en sifflant très fort et en tapant dans mes mains. Je vous fais grâce de la suite démontrant la roguerie de vos collègues. Il est d’usage pour un esprit à peu près bien formé de ne pas confondre un échantillon avec la population mère en matière d’attribution de caractère. Cependant l’échantillonnage que j’ai pu opérer depuis de longues années sur cette population converge clairement vers des gens insolents, violents, souvent sous-cultivés, grossiers et brutaux.
Je ne vais pas ici entrer dans la trop longue litanie de vos exactions, de vos mensonges et de vos turpitudes qui noircissent l’espèce humaine déjà bien mise à mal.
Les progrès de l’éthologie sont tels qu’aujourd’hui plus personne (hormis votre communauté) n’adhère à la vision cartésienne de l’espèce animale la réduisant à l’état de machine. Tout le monde s’accorde à admettre que les animaux sont doués de sensibilité, dont vous semblez si cruellement dépourvus.
L’autre argument que vous opposez souvent est : l’espèce humaine est carnivore. Je vous invite à lire « L’humanité carnivore » de Florence Burgat où vous découvrirez que ce poncif usé jusqu’à épuisement ne saurait tenir 2 minutes sérieusement. Votre modèle des espèces vivantes date d’un temps obscur où l’Homme se trouvait au sommet de pyramide du vivant avec pour droit de tuer tout ce qu’il voulait. Je crains que vous deviez réviser assez sérieusement vos modèles et les récits qui les accompagnent.
Je n’évoquerai pas ici plus longuement vos lâchers de volatiles tout spécialement élevés artificiellement pour votre plaisir de tuer et que l’on trouve parfois complètement égarés sur les routes, n’ayant jamais vécu leur vraie vie ni acquis les réflexes propres à leur espèce. J’ai bien entendu vos propos sur les ondes récemment vous dédouanant de toute régulation. Il est à ce titre parfaitement juste que vos interventions meurtrières ne régulent absolument rien. Elles procèdent à un dysfonctionnement colossal de l’équilibre naturel.
Quant à votre proposition de jouer le rôle de gendarmes, si ce n’était pas si triste et ridicule, on pourrait en rire. Et pourquoi ne pas introduire dans vos massacres organisés quelques végétariens (dont je suis) ? Je ne doute pas que cela serait du meilleur effet. Il semblerait d’ailleurs que vous ne vous priviez guère de tuer par ci par là un innocent en voiture ou en promenade voire à vélo. Alors oui messieurs et mesdames, vous êtes des bourreaux et des assassins.
Il se trouve que je n’ai aucun respect pour votre communauté, vous me pardonnerez donc de ne pas vous saluer.
Publiée sur le site le 19 décembre 21