Le luxe et la violence se portent bien ; merci !

 

L’histoire nous enseigne qu’« Il n’y a pas de politique sociale sans mouvement social ». On peut ensuite légitimement s’interroger sur le rôle d’un état démocratique face à ces mouvements sociaux. Quelles que soient les périodes de l’histoire et quels que soient les régimes, les mouvements revendicatifs se sont toujours inscrits dans le cadre d’un rapport de force, celui de ceux qui « ne sont rien » contre les « premiers de cordée ». L’équation n’est pas nouvelle et en ce sens Macron s’inscrit dans une lignée de représentants de l’État somme toute assez classique. Il y a cependant une grande différence entre ces garants de l’ordre des dominants. Bien qu’ils aient tous à cœur de préserver les intérêts du capital, certains, devant la colère populaire, renoncent à leurs funestes projets en dialoguant avec les corps intermédiaires. A tout le moins, ils acceptent quelques compromis qui amendent leurs intentions initiales. Ils demeurent néanmoins les remparts de la domination des plus nantis. Macron est certainement le plus excessif et le plus violent d’entre tous, il n’a eu de cesse depuis son investiture de camper sur des positions sans aucune négociation et dans la plus grande brutalité.

Faut-il rappeler les ordonnances sur la réforme du droit du travail ? Aujourd’hui en vigueur, elles démontrent leurs conséquences mortifères. Les entreprises, et notamment les « world wide companies » chères à Macron, budgètent les licenciements sur les investissements annuels depuis la mise en place du plafonnement des indemnités prud’homales. Curieusement on n’entend aucun journaliste nous informer de l’augmentation des licenciements.

Faut-il rappeler les mesures financières prises au détriment des plus précaires ? Baisse des APL, baisse des indemnités chômage, précarisation du travail, abaissement de la formation professionnelle, politique culturelle inexistante.

Tout concourt à rendre le personnage détestable, depuis son arrogance de menteur patenté, jusqu’à sa vulgarité de gommeux. Il n’est pas inutile de rappeler encore une fois que Macron n’est jamais allé à l’Ecole Normale Supérieure où il a échoué par 3 fois au concours d’admission, Macron n’a jamais été assistant de Paul Ricœur, Macron n’a jamais fait une thèse avec Balibar.

En revanche il est utile de rappeler que à l’époque banquier chez Rothschild & Cie, le candidat à l’élection présidentielle a conseillé Nestlé pour le rachat de la division nutrition de Pfizer. Une opération réalisée grâce aux liens de Macron avec l’ex-patron du groupe suisse Peter Brabeck. Cette spéculation qui a eu pour effet de vendre du lait en poudre dans des pays d’Afrique manquant cruellement d’eau lui a rapporté 1 million d’euros. Ce même Peter Brabeck déclare sans ambages : « L’eau est bien sûr la ressource de base la plus importante que nous avons dans le Monde aujourd’hui. On peut se poser la question de savoir si nous devrions privatiser l’approvisionnement normal de l’eau pour la population. Il y a deux opinions différentes à ce sujet. La première opinion, qui est je pense extrême, est représentée par les ONG qui stipulent que l’eau est un droit public. Cela veut dire qu’en tant qu’être humain vous devriez avoir accès à l’eau. C’est une solution extrême. Et l’autre opinion dit que l’eau est un aliment comme n’importe quel autre. Et comme n’importe quel produit alimentaire, elle devrait pouvoir être sur le marché. Personnellement je pense que c’est mieux de donner à toute denrée alimentaire une valeur marchande… ».

Macron ne s’est jamais caché de son amitié avec Brabeck. Entre gens décomplexés, c’est la moindre des choses de ne pas renier ses amitiés.

Macron a détourné pendant des années l’argent public en usant et abusant des facilités de Bercy alors qu’il était ministre des finances pour créer son entregent afin d’accéder à la présidence de la République. La liste est longue des exactions de ce voyou. Si la justice de cette République n’était pas devenue la putain d’un ordre dominant mafieux, c’est avec la plus grande sévérité que Macron devrait être condamné, ainsi que ses affidés.

Mais là ne sont pas ses moindres concussions. La violence avec laquelle il a réagi au mouvement des Gilets jaunes est sans précédent. On dénombre à ce jour 25 énucléations, 5 mains mutilées ; des personnes sont désormais privées d’un pied, d’autres ont subi de très graves blessures telles des lésions cérébrales, des testicules arrachées, 2 sont mortes. La liste des blessures infligées par un ordre policier fascisant n’est pas exhaustive ; 2.495 personnes ont été gravement atteintes physiquement, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur arrêtés au 4 octobre. Cette arithmétique funèbre n’a au demeurant aucun sens, aurions-nous eu un et un seul blessé, ce serait déjà trop.

Récemment Macron et son porte coton Castaner ont lancé ces trolls déments habillés en robocop contre des étudiants de l’Université de Brest, les chassant jusque dans la bibliothèque universitaire en faisant de nombreux blessés. Le président de l’université, Matthieu Gallou s’est déclaré « estomaqué » par la véhémence de l’intervention policière. Pendant ce temps Edouard Philippe le brigand d’Areva, annonce les mesures de réformes des retraites. Nous ne gloserons pas sur ces dispositions iniques infligées aux salariés, elles font les gorges chaudes de la presse et alimentent les débats éditocratiques. Au nom de quoi cette réforme à la baisse des régimes de retraites est-elle si nécessaire ? « Il n’y a plus d’argent dans les caisses de l’État ». Faisons un point rapide sur les plus riches au monde et en particulier en France.

1- Jeff Bezos 125 milliards de dollars, Bernard Arnault 107 milliards de dollars, Bill Gates 106 milliards de dollars.

2- 26 milliardaires au monde possèdent autant que la moitié de l’humanité.

3- Le cours de la bourse de LVMH (Bernard Arnault) a accusé une croissance de 52% depuis janvier 2019, ce qui a rapporté à B. Arnault 39 milliards de dollars.

Le vertige de ces nombres ne donne pas une représentation claire à nos yeux de « gens de rien ». Ce profit (en sus de ce que lui rapporte déjà son capital) est de 74 201 $ par minute soit 1236 $ par seconde. Tout calcul fait en cette fin d’année Bernard Arnault aura gagné plus de 2000 € par seconde. Les férus d’arithmétique élémentaire se feront un plaisir de calculer le nombre de SMIC que cela représente, et peut-être aussi les investissements dans les hôpitaux, les écoles que cela signifie. Mais ne soyons pas injustes le bougre s’est fendu d’un don pour… la restauration de Notre Dame de Paris (« les misérables » l’en remercient).

4- Les constats ne s’arrêtent pas là. En France la richesse cumulée par les 14 français les plus riches a progressé de 78 milliards de dollars, soit 35% au premier semestre 2019.

5- La croissance de milliardaires français est 2 fois plus importante que celle enregistrée par les milliardaires chinois.

6- Sur les 78 milliards de dollars accumulés par les milliardaires français, 3 en captent 53 :
a- Bernard Arnault (industrie du luxe)
b- François Pinault (industrie du luxe)
c- Bettencourt (industrie du luxe)

Si l’on considère les grandes fortunes françaises, il apparaît assez benoîtement qu’elles œuvrent massivement dans le secteur du luxe.

Afin de guider le lecteur de passage nous l’invitons à bien prendre conscience de ce que signifie « luxe ». A cet effet nous reproduisons ici la définition du Larousse :
« Plaisir relativement coûteux qu’on s’offre sans vraie nécessité ».

Il ne nous semble pas caricatural de résumer la situation actuelle en ces termes : « Parce que l’argent manque cruellement dans les caisses de l’État nous ne pouvons pas maintenir nos régimes de retraites par répartitions tels que nous les avons connus jusqu’à présent. Les salariés vont devoir travailler plus longtemps pour une retraite que nous adapterons en fonction de la valeur que nous déciderons pour le point. Les hôpitaux sont à l’agonie, notre système éducatif en perdition, mais tout n’est pas perdu. Nos milliardaires s’enrichissent comme jamais auparavant ce qui permet à certains de s’offrir des plaisirs relativement coûteux sans véritable nécessité. Pour ce qui concerne les hôpitaux, l’éducation, le transport, nos milliardaires se feront un plaisir de les racheter à bas prix afin de fournir aux plus argentés les services que l’État ne plus se permettre d’assurer ». 

Sibeth Ndyiae, indigente intellectuelle de ce gouvernement de guenilles, ne saurait dire mieux.

1789, 1830, 1832, 1848, 1870, 1936, 1968 autant de dates figurant des affrontements violents entre le peuple et le pouvoir pour plus de justice. A chacun de ces soulèvements c’est un peu de liberté et de justice qui ont été arrachées.

Il faudra que 2020 soit une année où notre colère se traduise dans la rue, et si la violence d’État continue à se déchaîner contre nous, il ne sera pas inutile de renouer avec les pratiques d’« action directe ». A ceux qui prétendent que la violence n’est pas la solution à la résolution de conflits sociaux, nous les renvoyons vers Castaner.

La paix, la justice, l’égalité ne se gagnent pas des voies immanentes, et c’est avec la plus grande brutalité que ces dominants défendront leurs acquis en mandatant les forces de l’ordre, ces états fantoches qu’ils ont mis en place. Sachons répondre.