La violence de Macron et de ses affidés

 

Certaines presses de la sphère éditocratique parlent enfin et tardivement de l’« impensable violence » de Macron et son kapo chef Castaner qui diligentent les forces de police à toutes les manifestations. Il faut rester vigilant, même leur mea culpa tardif cache un soubresaut de réaction. La déclaration de l « impensable » est toujours une défaite de la pensée, c’est toujours la victoire précisément des comportements irrationnels et criminels. Il faudra bien admettre que devant la vérité des faits Macron, Castaner et Belloubet sont des criminels. « Il faut s’appuyer sur la vérité des faits sans lesquels il n’y aurait pas de vérité de raison » disait Leibniz, or l’histoire dira « la vérité de raison ». Il est donc urgent de condamner comme « criminels » ces détenteurs d’un pouvoir mal acquis, dont ils ont hérité par des tripatouillages d’entre puissants.

Castaner est un idiot patenté, Castaner n’a pas l’envergure de son poste, Castaner est d’une incompétence crasse, systématiquement dépassé par les événements qui le précipitent sous la foudre d’une éditocratie trop heureuse de trouver le bouc émissaire idéal à ces débordements d’une violence répétée et inégalée. Castaner, au-delà de l’imbécile notoire qu’il est, joue le fusible de la violence macronienne. Cette même presse soucieuse de ne pas froisser le pouvoir relaie par ailleurs à l’envi les discours gouvernementaux niant l’évidence de cette brutalité d’état pour faire bonne mesure avec son objectivité frileuse.

Le Jupiter vertical des basses cours nous avait promis une « startup nation », nous y sommes. Cette adaptation systématique du discours aux circonstances plutôt qu’à la vérité est une des méthodes classiques du management (« il n’y pas eu d’actes de violence de la part des forces de l’ordre »).

Devant ces faits objectifs de violence, l’étiquette de « gouvernement fascisant » est de plus en plus évoquée par la presse internationale, notre éditocratie nationale se complaisant le plus souvent dans des euphémismes affligeants. Or une étiquette, comme « fascisant », ne doit être utilisée que si elle aide à la compréhension. Il peut y avoir des similitudes entre un phénomène social et le fascisme dans le thème et le style, mais l’histoire nous enseigne que les dynamiques politiques et sociales sont très différentes. La fonction fondamentale du fascisme est d’intégrer un peuple, qui a été divisé par la subordination de l’individu à la communauté et de créer pour cela un état fort dont le vecteur essentiel est la violence répressive d’état.

Toutes les circonvolutions des thuriféraires de la doxa macronienne n’échapperont pas à ce truisme, et tous leurs efforts à nier cette évidence ne nous masqueront pas le fait indubitable : nous sommes bel et bien dans un état fascisant.

C’est pour ces gens-là, pour cette engeance déplorable que nos concitoyens ont voté. Certes tout dans cette élection était scandaleusement manipulatoire, mais il faut admettre que ce fut bien mené, puisque le cuistre élyséen a repris sans vergogne la même méthode lors des élections européennes. « Vous aurez le choix entre l’impensable peste brune et moi », la ficelle est grosse mais une fois encore elle remplit son office et les urnes ont légitimé ces abjectes guenilles.
Ces manœuvres électorales toxiques œuvrent pour une délégation de pouvoir constitutive de ce qu’on ose encore appeler la démocratie. Elle ne permet en rien aux citoyens de contrôler leurs représentants qu’à priori sur un programme politique et à posteriori sur un bilan. Entre les 2 termes du mandat la délégation de pouvoir est une dépossession. Comment exprimer sa révolte si le vote blanc n’est pas pris en compte, que l’abstention est une variable de glose éditoriale et si «… la rue ne gouverne pas … » ? La liberté du citoyen est désormais limitée et prédéterminée par un ensemble de dispositifs dont le but est clairement d’orienter son choix. Appuyés par les sondages qui se parent de scientificité, l’appel au « vote utile » tend ainsi à annuler la possibilité de rompre le cercle clos du champ politique. Nous assistons à une mutation légitime de nos systèmes de gouvernement en « démocraties de l’abstention ». La transformation néolibérale de la société dont le macronisme n’est qu’un avatar idiot et la « désinstitution » de la citoyenneté qui en a résulté demeurent les facteurs déterminants de cette évolution mortifère. La défection et l’affaiblissement orchestré des corps intermédiaires ont couronné cette évolution fascisante. Le mouvement des Gilets Jaunes est bien né sur ce terreau pourri en réaction aux dérives totalitaires. Ce « spontanéisme » civique est l’objet de toutes les répressions violentes dont la comptabilité absurde accrédite les dérives répétons encore : fascisantes. Contrairement à ce que le consternant philosophe élyséen tend à nous faire croire avec son « ruissellement » «  des premiers de cordées » en les exonérant d’impôts sur leur richesse indûment captée, c’est l’impôt qui réduit les inégalités sociales, il est un préalable à la constitution d’une communauté de citoyens suffisamment semblables pour partager un destin commun. Au lieu de cela, notre idiot national défend des mesures qui accentuent les inégalités et entraînent des situations insurrectionnelles légitimes qu’il réprime dans la plus grande violence.

Toutes ces dispositions accrues par la crise éthique de la classe politique dont le gaspillage, les privilèges et les abus suscitent désenchantement et hostilité de la part des plus démunis. Macron le félon avait promis une République exemplaire.
Quelle sinistre blague ! Les « affaires » s’enchaînent , toutes plus glauques les unes que les autres ; Benalla, De Rugy, Belloubet, Ferrand, Riester… le décompte est affligeant.

Les chiffres sont parfois d’une éloquence bien supérieure à toutes les gloses, rappelons que Bernard Arnault (désormais 3ème fortune mondiale, podium !) gagne 1902 euros par seconde et que le SMIC reste inférieur à 2000 euros… par mois. Sauf hypothèse de sainteté peu probable, on ne voit pas bien par quel improbable mouvement les dominants pourraient consentir de leur propre gré à la transformation d’un monde qui leur fait la vie si belle et auxquels tous les intérêts, patrimoniaux aussi bien qu’existentiel ont intimement partie liée.

C’est dans le monde des rêves de la sociale démocratie pourrissante qu’on se plait à imaginer des gentils puissants qui d’eux-mêmes trouveraient les voies de la décence et de l’autodétermination.

Au prix sans doute d’attrister le parti de la concorde universelle chapeauté par les bisounours, il faut rappeler qu’un ordre de domination ne cède que renversé par la force.