Tout dire et son contraire, pratiquer l’oxymore comme démonstration de vérité, on pensait que c’était la marque de fabrique de Trump. Il aura fait des émules. Macron était déjà féru de l’exercice.
ll s’est encore amélioré et pour autant qu’on parle de ruissellement, ses stratégies de mensonges, de manipulations sont devenues le commun de sa sphère politique.
Peu importe le message, peu importe le propos, l’essentiel c’est de saturer l’espace par l’image et la forme du discours de manière à imprimer le cerveau disponible des gens.
On l’aura vu chercher la lumière des athlètes aux J.O alors qu’il venait de se faire laminer par 2 fois aux élections.
On l’aura entendu tenir ses propos désormais éculés sur la démocratie et ses lectures et interprétations hâtives de la Constitution pour justifier l’injustifiable.
Les éditorialistes de plateaux cherchent à tout prix la rationalité chez Macron, il n’y en a pas. Ou plutôt, la seule rationalité qui vaille chez ce déchet post-moderniste au service d’un ultra libéralisme c’est son égo et sa vassalité au capital.
Il est curieux de constater qu’invariablement tous les régimes autoritaires usent et abusent des mêmes artifices.
La destruction du langage en est la colonne vertébrale, l’extension sémantique une loi, la polysémie un artifice obligé, la dérive syntaxique un guide et le vide la structure.
Il est recommandé de prendre des précautions dans les démonstrations analogiques afin d’éviter le vertige de la facilité.
Pourtant si l’on colle bout à bout quelques références, une conclusion semble s’imposer.
- « La guerre c’est la paix, la liberté c’est l’esclavage, l’ignorance c’est la force » (1984 G.Orwell)
- « LTI : langue du 3ème Reich : carnet d’un philologue » (Victor Klemperer)
(Dans toutes les bonnes librairies)
De par les circonstances de son apparition d’abord : langue d’un groupuscule qui s’est constitué en parti et a pris le pouvoir, elle s’est imposée à une société entière, faisant table rase du pluralisme qui avait régné jusqu’alors sous Guillaume II et la République de Weimar. De par sa nature ensuite : langue d’un parti dictatorial, elle n’admet pas d’autres façons de s’exprimer que la sienne. De par son but enfin : langue éminemment déclamatoire, elle efface volontairement les différences entre oral et écrit ou public et privé afin de faire disparaître l’individu pour ne plus s’adresser qu’à la masse, qu’elle fanatise et mystifie.
(Exercice : changer les noms et les lieux)
- « Vous détruisez le langage. Quand Mme Buzyn dit qu’elle supprime des lits pour améliorer la qualité des soins ; quand Mme Pénicaud dit que le démantèlement du code du travail étend les garanties des salariés ; quand Mme Vidal explique l’augmentation des droits d’inscription pour les étudiants étrangers par un souci d’équité financière ; quand vous-même présentez la loi sur la fake news comme un progrès de la liberté de la presse, la loi anti-casseur comme une protection du droit de manifester, ou quand vous nous expliquez que la suppression de l’ISF s’inscrit dans une politique de justice sociale, vous voyez bien qu’on est dans autre chose -autre chose que le simple mensonge. On est dans la destruction du langage et du sens même des mots. ».
Frédéric Lordon
Le 2/09/24