Perle macronesque 1

« Réfléchir sur ce moment et en tirer des leçons qui ne soient pas « anti » ou « pro » mais tiennent compte de ces événements dans les mentalités actuelles, car 68 fut le temps des utopies et des désillusions et nous n’avons plus vraiment d’utopies et vécu trop de désillusions. » (E. Macron)

Dans sa fourberie habituelle teintée de confusion mentale narcissique, M. Macron s’interroge sur l’opportunité de célébrer les évènements de mai 1968. Les décodeurs bêlants de sa pensée complexe à 2 sous nous informent dans une novlangue d’une stupidité paroxystique que nous avons toujours des difficultés à comprendre, que le suzerain ne serait : ni « anti » ni « pro » mais « pro » et « anti ». On a curieusement le sentiment de déjà vu M. Macron. On connait désormais vos supercheries et vos ambiguïtés au point où nous serions en mesure de vous les dicter, voire de les anticiper. Ne vous a-t-on jamais informé du fait bien établi qu’être prévisible précède la sottise ? On pourrait se moquer de vos mystifications intellectuelles, de votre ambiguïté, de votre ego démesuré, de votre autolâtrie, mais vous êtes investi d’un pouvoir démesuré, bien mal acquis par ailleurs. Voilà donc la raison pour laquelle nous ne cesserons pas de vous apporter la contradiction.

Votre calcul de commémorer Mai ’68 est quand même assez facilement déchiffrable.

Votre ambiguïté M. Macron, ne semble plus tromper que vous et vos dithyrambistes.

L’équation logique a germé dans votre cerveau de philosophe de Mickey parade sous la forme d’un syllogisme consternant :

1- Mai 68 est le fruit d’une révolte de la jeunesse

2- Je suis jeune

3- Donc je suis révolté

Ce qui vous a sans doute conduit à publier votre ouvrage « Révolution ».

«Révolution » est à la révolution ce que vos pensées philosophiques sont au sérieux de cette discipline : rien, un artefact politique d’un ridicule sans appel.

Derrière ce calcul navrant se profilent des intentions que vous ne saurez pas nous cacher.

Mai 68 reste un soulèvement qui a marqué un tournant politique et social.

Vous ourdissez sans doute le projet de nous faire croire que vous êtes un tournant politique et social ? C’est sans doute la meilleure blague que vous nous ayez servie M. Macron.

Il nous apparaît salutaire de vous détourner de cette intention aussi grotesque que comique. Vous ne pouvez pas imaginer l’ombre d’une seconde redorer votre image rance et cafardeuse à l’aune d’une telle duperie. Mai 68 a permis aux salariés de voir leurs conditions de travail et leur rémunération clairement améliorées. Vous vous acharnez à détruire ces avancées en exécutant le Code du Travail. Vous portez comme projet « révolutionnaire » d’abolir les « 35 heures ». Vous prônez à Davos devant un parterre de crapules internationales l’abolition de la majoration des heures supplémentaires. Vous inscrivez dans le droit commun les mesures d’exception. Vous prenez toutes les dispositions nécessaires (mais sans doute pas encore suffisantes aux yeux de vos patrons) pour réduire l’impôt des plus riches. Vous réduisez de 5 euros les APL aux plus nécessiteux. Vous engagez la jeunesse à nourrir le projet de devenir millionnaire.

Contre toute évidence historique, politique et sociale, vous nous abreuvez de propos incohérents et manipulatoires.

Si vos saillies parviennent à tromper vos laudateurs sectaires, vous devriez vite prendre conscience qu’elles n’abuseront jamais l’intelligence du peuple. Toutes ces prouesses, M. Macron, vous les avez conduites en 6 mois d’exercice. Outre le fait que nous craignons le pire à venir, il vous faudra admettre que vous ne reculez devant rien, surtout pas devant l’inconcevable. Nous n’allons pas vous donner un cours de mécanique politique, vous en avez reçu un enseignement si désastreux dans votre cursus que les rappels ne suffiraient pas. Il serait de loin préférable que vous alliez prendre des leçons dans la vraie vie pour comprendre ce que nous vous disons.

« La vraie vie » M. Macron ? Celle des « illettrées » de Gad, des « fouteurs de bordel » de GM&S, des « cyniques » qui par respect pour l’intelligence, la lucidité et la clairvoyance, s’opposent à vous et n’ont pas rejoint le troupeau chevrotant de vos marcheurs morts piétinant dans la fosse de vos pensées ubuesques.

Zola fait dire à un protagoniste, ingénieur des mines, dans Germinal « on m’a appris la résistance des matériaux pas celle des hommes ». On vous a sûrement appris dans votre école de paltoquets la suffisance de vous-même ; craignez le courroux des femmes et des hommes modestes.

Mais au-delà de ces évidences persistent vos manipulations grossières que nous ne cesserons jamais de vous rappeler.

« (…) Le temps des utopies et des désillusions (…) ».

Le monde M. Macron s’est construit sur des utopies, « le progrès n’est que l’accomplissement des utopies » disait Oscar Wilde et comme nous vous l’avons déjà signalé, si la lampe électrique avait été une utopie, nous nous serions satisfaits d’améliorer la bougie.

À quelles utopies faites-vous référence M. Macron ? Aux utopies de la jeunesse étouffée dans une France ratiocinante dirigée par des chiens de garde dont vous êtes l’héritier direct malgré votre jeune âge ? A la colère des travailleurs rétribués par des salaires de misère pour reconstruire une France encore meurtrie par une guerre orchestrée par les pères de vos patrons actuels ?

Nous n’appelons pas cela « utopie » M. Macron, nous appelons ces justes révolutions le sens de l’avenir, du progrès et de la vie.

Quant aux « désillusions » M. Macron, il aura fallu une lignée de quelques présidents menés au pouvoir par les mêmes intérêts que ceux qui vous ont adoubé pour convenir en effet que nous étions encore loin de nos « utopies » auxquelles nous ne renoncerons pas.

Voilà M. Macron quelques slogans qui ont fleuri pendant les évènements de 1968 que vous avez à cœur de célébrer.

Prenez donc toute la mesure de l’hérésie de votre projet. Nous nous passerons de votre célébration et peut-être nous vous organiserons un Mai 2018. Vous avez tout pour que cela se déroule au mieux.

1- « Je ne veux pas perdre ma vie à la gagner. »

Vous exécutez le Droit du Travail, vous voulez abolir les 35 heures, vous engagez les patrons à ne plus majorer les heures supplémentaires, vous réduisez les facteurs de pénibilité ouvrant des protections pour la santé des salariés.

2- « L’imagination au pouvoir ! »

Ni de droite ni de gauche mais de droite et de gauche. C’est en effet d’une imagination débordante. Il faut sûrement beaucoup d’imagination pour défendre une politique du XIX° siècle.

3- « On ne tombe pas amoureux d’un taux de croissance. »

Assujettir le chômage au taux de croissance est une idée que tous les économistes sérieux balaient comme une stupidité avérée. Stupidité pour le bon sens, sûrement pas pour les intérêts que vous défendez. On sait à quel point M. Macron ce « taux de croissance » représente l’alpha et l’oméga de votre politique.

4- « Tout pouvoir corrompt, le pouvoir absolu corrompt absolument. »

Macron président Jupitérien, vous avez cette fâcheuse tendance à prendre ces mauvaises orientations.

5- « Pour remettre à l’endroit ce que le libéralisme fait fonctionner à l’envers. »

Vous, M. Macron, ultra-libéral endurci formé dans l’univers feutré de la banque, affirmant que les britanniques ont eu la chance d’avoir Mme Thatcher comme premier ministre, devriez méditer cette « utopie ».

6- « Prenons nos désirs pour des réalités ! »

C’est ce pour quoi nous allons continuer à lutter M. Macron contre votre politique désastreuse menée à grand renfort de mensonges. Nous avons la faiblesse de croire que l’avenir de nos enfants est le fruit généreux de nos désirs et non pas le fruit pourri de vos ordonnances.

7- « Nous sommes tous des enragés ! »

Et ça il va bien falloir que vous l’admettiez. Nous sommes des enragés de davantage de justice, de paix sociale et de solidarité, en bref tout ce que vous n’êtes pas. Ajoutez donc M. Macron à vos insultes « fainéants, cyniques, extrémistes, illettrées » celle d’« enragés », vous nous en verrez bien aise.

Pour conclure M. Macron nous soumettons au philosophe de comptoir que vous êtes cette réflexion de Milan Kundera :

« En politique, le monde est blanc ou noir, il n’y a aucune place pour l’ambiguïté, la contradiction, le paradoxe ».

N’hésitez surtout pas à nous solliciter pour allumer votre lanterne.